La SACD veut se doter d’un «service de contrôle» pour que la rémunération des auteurs dans le cinéma

466

La Société des auteurs et compositeurs dramatique (SACD) a annoncé mardi qu’elle allait se doter d’un «service de contrôle» pour que la rémunération des auteurs dans le cinéma soit plus équitable, dénonçant l’absence de protection de leurs intérêts.

Le conseil d’administration de la Société des auteurs et compositeurs dramatique a décidé de se doter, à la demande des auteurs et des agents de cinéma, d’un «service de contrôle des remontées de comptes des producteurs dans les contrats individuels», a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse.

Dans le cadre de ces contrats individuels, la Société des auteurs et compositeurs dramatique va offrir ce service similaire à celui d’un auditeur comptable «pour s’assurer que les remontées dans les comptes des producteurs sont valables et les remontées de recettes sont effectives», a précisé Pascal Rogard, directeur général de la Société. La mise en place effective de ce système prendra un peu de temps, a précisé le responsable.

«Il y a très peu de producteurs qui rendent des comptes aux auteurs, et très peu de transparence», déplore-t-il. La rémunération proportionnelle des auteurs, dans le cadre des contrats individuels avec les producteurs de cinéma, «ne doit pas rester un doux rêve mais devenir une réalité», a-t-il ajouté. «Il faut mettre un peu d’ordre et de morale dans ces affaires», a-t-il souligné.

Les auteurs ne disposent pas du minimum de régulation assuré à la plupart des autres salariés par une convention collective, s’insurge-t-il.

En comparaison, les auteurs aux Etats-Unis sont protégés par 500 pages de convention collective. «La puissance publique est là pour protéger les maillons faibles, et dans la création ce sont les auteurs», estime-t-il. Seul le CNC est en mesure de «sanctionner des producteurs qui ne rendraient pas leurs comptes ou qui les rendraient falsifiés», relève en outre Pascal Rogard. Les producteurs ont signé avec les diffuseurs tout un ensemble d’accords en «dehors de toute présence des auteurs», qui en réalité aboutissent à une «privatisation de la réglementation», regrette-t-il.

Le directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatique a également dit travailler à la mise en place d’un système équivalent pour les auteurs de fictions de l’audiovisuel.    «Dans l’audiovisuel, cela va prendre plus de temps, parce que les contrats sont organisés de manière à ce que la rémunération proportionnelle n’existe jamais», accuse-t-il.

L’élection présidentielle est «un bon moment pour interpeller les candidats et poser le problème général de la réglementation», selon lui.