Arte : la justice se penche à nouveau sur le sort d’«Intime conviction»

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La justice se penche à nouveau mercredi sur le sort du programme télé et internet d’Arte «Intime conviction», où se joue le procès inspiré de l’histoire du Dr Jean-Louis Muller, alors qu’il a été définitivement acquitté. Les avocats de Dr Muller, Mes Eric Dupond-Moretti et Jérémie Assous, ont obtenu en référé l’interdiction du programme, une mesure peu fréquente, en 1ère instance le 27 février, décision confirmée en appel le lendemain. Mais l’interdiction n’était valable que jusqu’à ce que les juges du fond se prononcent. Ces derniers ont été saisis par l’avocat du producteur du programme, Me Christophe Bigot, qui avait jugé que l’interdiction était une «mesure de censure totalement excessive». Les conseils du Dr Muller demanderont à la 17eme chambre civile du TGI de Paris de confirmer l’interdiction. Succès d’audience, le téléfilm «Intime conviction» de Rémy Burkel a d’abord été diffusé le 14 février sur la chaîne franco-allemande. En parallèle, un site internet prolongeant cette fiction devait permettre de suivre jusqu’au 2 mars le procès du suspect, «le docteur Villers», médecin légiste comme le vrai Dr Muller. Ce jour-là, l’épilogue devait prendre la forme d’un verdict prononcé par le jury, en parallèle d’un verdict issu d’un vote des internautes. Lors des audiences, les avocats ont révélé que le jury fictif acquitterait le docteur Villers, ce qui ne préjugeait pas du vote des internautes. Les avocats de Jean-Louis Muller soulignaient les nombreuses similitudes entre l’histoire de leur client et le film puis le faux procès. Ils reprochent au programme d’avoir omis de préciser que la fiction s’inspirait de l’histoire de leur client et qu’il avait été acquitté, d’utiliser des éléments de sa vie privée sans son accord, ou encore de permettre à des internautes de voter sur son innocence ou sa culpabilité.