Arte : «Sur la route avec Socrates» mardi à 20h50

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Un camping-car qui date de 68, une plongée dans la société brésilienne pendant le Mondial-2014 sur les traces d’un mythe sportif et politique: loin de prendre sa retraite, Daniel Cohn-Bendit se reconvertit dans le documentaire en signant «Sur la route avec Socrates», diffusé mardi sur Arte. A bientôt 70 ans (le 4 avril), l’ex-leader de mai-68 abat d’entrée la carte du flash-back un poil nostalgique qui le ramène 30 ans en arrière dans les tribunes du stade de l’équipe brésilienne des Corinthians. Longiligne, barbu, prestance digne d’un dieu grec, le mythique milieu Socrates entre sur le terrain en brandissant au nez et à la barbe des militaires au pouvoir: «Gagner ou perdre mais toujours en démocratie». Dribbleur de génie d’une Seleçao de perdants magnifiques, médecin mort d’excès d’alcool fin 2011 à 57 ans, Socrates incarnait une expérience unique de démocratie autogestionnaire dans le football au sein du club des Corinthians. Le vestiaire décidait tout par vote, du salaire des joueurs jusqu’à la couleur des maillots en passant par la préparation d’avant-match. De Rio à Brasilia en passant par Sao Paolo et Salvador, au fil d’un périple de 7.000 km rythmé par les matches médiocres du Brésil jusqu’à la honte nationale face à l’Allemagne (7-1), l’ex-eurodéputé franco-allemand restitue la figure de Socrates mais aussi les tensions d’une société dont une partie a dénoncé les concessions faites à la FIFA pour accueillir la Coupe du monde. Ce périple est peuplé de rencontres de haut niveau en raison de la notoriété du réalisateur. Wladimir, un ex-joueur des Corinthians, l’ancien joueur du PSG et frère de Socrates Rai, le musicien et ex-ministre de la Culture Gilberto Gil… montent tour à tour à bord du combi pour raconter le Brésil d’aujourd’hui.