C8/ «Touche pas à mon poste» : le Conseil supérieur de l’audiovisuel suspend la publicité pour 3 semaines

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Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a décidé de suspendre pour trois semaines en juin la publicité dans l’émission «Touche pas à mon poste» (TPMP), ainsi que 15 minutes avant et 15 minutes après sa diffusion, une première, suite à deux séquences controversées diffusées fin 2016. «Cette sanction s’applique aux émissions en direct comme à leurs rediffusions», précise le régulateur dans un communiqué mercredi.

La sanction concerne deux séquences diffusées en novembre et décembre 2016 dans l’émission phare de la chaîne C8 présentée par Cyril Hanouna. La première, diffusée le 3 novembre, montre des images tournées en caméra cachée de l’un des chroniqueurs victime d’un simulacre organisé par l’animateur-producteur de l’émission.

Le chroniqueur, «présenté comme témoin d’une agression mortelle commise par l’animateur, est sommé de s’accuser du crime et apparaît n’être informé de la manipulation que le lendemain, ce qui l’a placé dans une situation de détresse et de vulnérabilité manifeste pendant toute la durée de l’émission», estime le CSA.

«En diffusant cette séquence la société C8 a gravement méconnu son obligation de faire preuve de retenue dans la diffusion d’images susceptibles d’humilier les personnes», indique le régulateur, qui précise que cette séquence vaut à l’émission une semaine de suspension de publicité.

La 2ème séquence a été diffusée le 7 décembre. On y voit Cyril Hanouna proposer à l’une des chroniqueuses de «TPMP», Capucine Anav, de fermer les yeux et de poser ses mains sur lui, pour deviner quelle partie du corps elle touchait, jusqu’à ce qu’elle pose ses mains sur son sexe.

«Le CSA a considéré que cette scène méconnaissait les dispositions de la loi du 30 septembre 1986 qui lui donnent la responsabilité de lutter contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes et les violences faites aux femmes, en particulier dans les émissions ayant un impact important sur le jeune public», indique le régulateur, précisant que cette sanction vaut à «TPMP» deux semaines supplémentaires de privation de publicité.