Canal+ : «Daft Punk Unchained» en 1ère mondiale le 24 juin

378

Qui sont vraiment les Daft Punk? De leurs 1ères apparitions à visage découvert à leurs 5 Grammy Awards de 2014, le parcours du duo casqué est raconté pour la 1ère fois dans un documentaire où archives rares et témoins prestigieux lèvent un coin du voile sur les mystérieux «Robots». Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, les 2 Daft Punk, ne sont présents qu’à travers des extraits d’interviews, laissant les autres écrire leur légende, dans ce film «Daft Punk Unchained» diffusé en 1ère mondiale le 24 juin sur Canal+. 

Leur parcours est ici raconté par des proches, producteurs, journalistes et quelques collaborateurs prestigieux nommés Pharrell Williams, Nile Rodgers, Kanye West, … Produit par BBC Worldwide France, ce film, le «premier» consacré au groupe, bénéficie de l’accord des intéressés, précise le réalisateur français Hervé Martin-Delpierre. D’une durée d’01h25, sans voix off, il raconte chronologiquement les 20 ans d’une carrière «qui n’a rien eu d’un fleuve tranquille», selon le réalisateur. Copains de lycée, les deux jeunes Parisiens se rêvent au départ en groupe de rock, sous le nom de Darlin’, période dont témoignent quelques images d’archives, malheureusement trop rares, où on les voit sur scène en compagnie du futur guitariste du groupe Phoenix. Mais la critique assassine d’un magazine anglais qualifiant leur 1ère chanson de «punk idiot» met fin à ce rêve et leur inspire le nom de leur nouveau projet électronique, «Daft Punk», au début des années 1990. Les succès s’enchaînent alors: 1ers pas dans un label écossais pointu (Soma), signature chez la major Virgin, 1er album «Homework» (1997) dopé aux tubes (dont «Around the World» et son clip signé Michel Gondry) puis un 2ème («Discovery», en 2001) qui impose le groupe aux Etats-Unis en héraults de la «French touch». C’est pendant ces années-là que les 2 génies des machines, qu’on voit déjà jouer avec des masques mais encore apparaître parfois à visages découverts, font leur mue: ils deviennent les «Robots», avec casques rutilants fabriqués en Californie et stratégie marketing bien huilée, basée sur la rareté et le mystère. «Bizarrement, l’invention des robots, c’est ce qui leur a permis de rester humains, de rester complètement libres. C’est à ce prix-là qu’ils on acheté leur liberté, en envoyant les robots faire le sale boulot pour eux», analyse dans le documentaire le rédacteur en chef des Inrocks, Jean-Daniel Beauvallet. En contrepoint à cet anonymat choisi, le film nous montre les fans transis qui accompagnent chaque pas d’un Pharrell Williams ou d’un Kanye West. 

Au-delà des casques, devenus leur emblème, la radicalité des Daft Punk est aussi artistique: musicalement «sans concessions» (dixit Pharrell Williams) et n’hésitant pas à prendre des risques financiers pour produire certains projets, comme le film d’animation «Interstella» réalisé par Leiji Matsumoto, le père d’«Albator», avec «Discovery» en bande-son. 

C’est un autre «coup» qui, en avril 2006, relance la carrière du duo, un an après la sortie d’un 3ème album («Human After All») à l’accueil très mitigé: leur concert au festival Coachella, accompagné d’une débauche de lumières, fait l’unanimité auprès de plus de 30.000 amateurs. Daft Punk change encore de dimension et peut alors réaliser son rêve en réunissant un casting de rêve pour enregistrer, pour la 1ère fois dans un studio, l’album «Random Access Memories» et son tube «Get Lucky» avec Pharrell Williams et Nile Rodgers. Un 4ème album qui est celui de la consécration avec les 5 Grammy Awards décrochés en janvier 2014.