Chaos en Syrie : un collègue belge raconte

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«C’était le chaos. Nous avons couru (…) Il y a eu trois, quatre grenades» qui ont explosé: un journaliste de la radio-télévision publique flamande belge VRT a raconté mercredi comment son collègue français, Gilles Jacquier, avait été tué dans la ville syrienne d’Homs.Gilles Jacquier faisait partie d’un groupe d’une quinzaine de journalistes qui était en mission à Homs, place forte de la contestation au régime de Bachir Al Assad, avec l’accord des autorités syriennes. «Nous sommes arrivés ce matin à Homs», a raconté Jens Franssen, journaliste à la VRT, sur le site Internet de la chaîne. «Sous la conduite des services de sécurité, nous avons effectué une visite dans une partie de la ville. Il y a des quartiers où on peut circuler normalement et on voit des femmes et des enfants dans la rue». «Il y a d’autres quartiers qui font penser à une ville fantôme: des rues vides, avec de temps en temps un checkpoint (…) Nous n’avons pas pu nous y rendre car ils ne sont plus sous le contrôle des autorités», a-t-il ajouté. «Nous avons pu interviewer quelques habitants. Ensuite nous avons été dirigés vers un autre quartier. Quelques minutes avant l’accident, il y a eu une manifestation pro-Assad de quelques jeunes. Nous leur avons posé quelques questions puis on a continué. Une centaine de mètres plus loin, il y a eu une 1ère explosion d’une grenade. Tout le monde a commencé à courir et, avec quelques journalistes, nous avons couru vers un immeuble. Au moment où j’y rentrais, une 2ème grenade a explosé juste devant. Il y a eu ensuite quelques explosions, 3 ou 4 au total, je pense», a poursuivi Jens Franssen. «C’était le chaos. Les gens criaient. Il y avait du sang sur le sol. Personne ne savait ce qui se passait. Je suis entré dans un appartement. Dans la cage d’escalier, j’ai vu un collègue français de France 2 qui gisait sans vie», a-t-il ajouté.