CSA : des étudiants passent au crible le temps de parole des candidats

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Casque sur les oreilles, les yeux rivés sur des écrans d’ordinateurs affichant programmes TV et tableaux complexes, des étudiants concentrés cliquent frénétiquement sur les souris. Leur mission : décompter le temps de parole des candidats, à la seconde près. Dans la petite «Salle des observateurs» du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), 17 personnes, pour la plupart étudiants en communication ou en sciences politiques, travaillent sans relâche en cette période électorale. En temps normal, l’effectif tombe à six. A leur disposition, un logiciel très complet baptisé «Théma». Il permet de regarder les émissions diffusées par toutes les chaînes, choisir les dates, les tranches horaires, la liste des intervenants et regarder les programmes en accéléré. Pas besoin de chronomètre, le logiciel calcule tout. Les 17 salariés, qui travaillent à mi-temps 4 heures d’affilée devant leurs écrans d’ordinateurs, ont suivi une formation d’un mois pour assimiler «Théma». TF1, France 2, France 3, Canal+ en clair et M6 font l’objet d’un décompte systématique sur toute leur programmation quotidienne. Pour les autres chaînes, les vérifications sont occasionnelles. L’accent est mis sur les JT et les magazines, mais par précaution, le CSA peut passer en revue toute la programmation sur une journée. Les chaînes et radios décomptent également de leur côté les temps de parole des candidats, grâce à des équipes internes dont une majorité utilise également Théma. Leurs chiffres sont communiqués au CSA. Les décomptes des étudiants sont contrôlés par des observateurs du CSA, qui trouvent habituellement entre 2% et 4% d’erreurs. Le CSA peut être confronté à des casse-tête. Par exemple, lors de la tuerie de Toulouse en mars et la demande d’une trêve dans la campagne par certains candidats, fallait-il comptabiliser le temps de parole ? Après de longs débats, les Sages du CSA ont décidé que oui.