Disparition d’Albert Maysles, le pionnier du documentaire

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Le réalisateur et producteur américain Albert Maysles, l’un des pionniers du documentaire, est décédé à New York à 88 ans, a-t-on appris auprès d’un responsable de son institut. Il est décédé jeudi soir, a précisé une porte- parole de l’Institut Maysles, Erika Dilday, ajoutant qu’il souffrait d’un cancer du pancréas. Albert Maysles était devenu célèbre au début des années 70, avec son film «Gimme Shelter» sur les Rolling Stones. Il travaillait avec son frère David, 84 ans, toujours vivant, et s’était fait connaître avec un premier film sur les hôpitaux psychiatriques dans l’ex-URSS en 1955. Psychologue de formation, Maysles était l’un des grand défenseurs du cinéma vérité, et avait confié dans une interview en 2007 que c’était «une honte que les gens faisant des documentaires ne soient pas plus exigeants pour dire la vérité, et ne travaillent pas plus en observateurs, plutôt que de vouloir contrôler les choses». «Ce qu’un documentaire peut magnifiquement faire, c’est de nous apprendre ce qu’est le vrai monde», avait-il ajouté. «S’il n’y a pas de vérité, il n’y a pas de vraie connaissance». «Gimme Shelter», sur la tournée nord-américaine des Rolling Stones, lui avait acquis une notoriété durable. cOn y voyait notamemnt un fan poignardé à mort lors d’un concert du groupe à Altamont en Californie, et certains s’étaient inquiétés de ce qu’il ait mis en scène cette violence. Parmi sa filmographie, figure aussi «Grey Gardens» (1975) portrait croisé d’Edith Bouvier et de sa fille Edith Bouvier Beale, cousines de Jacqueline Kennedy Onassis, qui servira ensuite de base à une comédie musicale, ou «Vladimir Horowitz: the last romantic» (1985). Il avait encore terminé un documentaire en 2014, «Iris».