En mars, M6 fête ses 25 ans

404

M6, qui fête jeudi ses 25 ans, est aujourd’hui la 3e chaîne de France, mais elle doit maintenant affronter l’arrivée de Canal+ sur la TNT gratuite. Lors de son lancement le 1er mars 1987, M6 avait joué la «contre-programmation», proposant musique, séries («Starsky et Hutch», «La petite maison dans la prairie»…) et magazines («Capital», «Zone interdite»). Cette filiale de RTL Group perdra de l’argent jusqu’au début des années 1990. «Rien n’était gagné d’avance, il a fallu se battre», raconte Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, dans une interview aux «Echos». Dans les années 1990, M6 lance de nouvelles chaînes (Série Club, Téva, TF6, Paris Première, W9…), entre en Bourse et met un pied dans le monde du football en rachetant le club des Girondins de Bordeaux. M6 devient «la petite chaîne qui monte, qui monte». Dans les années 2000, M6 passe à la vitesse supérieure, visant un public «familial». Elle étoffe ses JT, attire des animatrices comme Mélissa Theuriau, ex-LCI, ou Karine Le Marchand, ancienne du service public, mise sur des fictions courtes («Caméra café», «Scènes de ménages»…). La chaîne rachète à partir de 2005 des droits de diffusion de football, jusque-là chasse gardée de TF1 et Canal+. Certains matches lui offriront des audiences record. M6 donne aussi le la avec la 1ère émission de téléréalité en France, «Loft Story», en 2001. Ses concurrentes dénigreront ce format sulfureux, avant de s’y mettre. Suivront les émissions de coaching, très prisées du public («Un dîner presque parfait», «L’amour est dans le pré»…), qui donneront des idées aux autres chaînes.     La chaîne se hisse ainsi fin 2011 à la 3ème place juste derrière France 2 et TF1, avec 10,8% de pda. M6 vise 4 à 5 millions de téléspectateurs en soirée, contre 3,9 millions actuellement et veut s’affranchir davantage des séries US. Autres défis: remporter une partie des droits de l’Euro 2012 et 2016, enrayer les pertes des Girondins et TF6. L’arrivée de Canal+ sur la TNT gratuite, via Direct 8 et Direct Star, inquiète. «Par exemple, la série «Desperate Housewives»: nous l’avons en 2de diffusion après Canal+. Si Canal+ obtient une chaîne gratuite, c’est cette dernière qui pourrait récupérer cette série», craint M. de Tavernost.