Entretien avec Emmanuel HOOG, P.-D.G. de l’AFP

441

media+
L’AFP a signé lundi un accord collectif sur les droits d’auteur pour tous les journalistes de l’agence relevant du droit français. En quoi consiste concrètement cet accord ?
Emmanuel HOOG
Cet accord sur les droits d’auteur, concernant l’ensemble des journalistes de l’AFP relevant du droit français, leur permettra d’être rémunérés pour les exploitations dites «secondaires» de leur production. En vertu de cet accord, dépêches, photos, vidéos et infographies, utilisées au-delà d’une période de 31 jours ou exploitées à d’autres fins que l’information, feront l’objet de versements de droits d’auteur pour les journalistes, selon les modalités de redistribution établies par la SCAM.
media+
La vidéo et le multimédia, deux axes stratégiques que vous comptez déployer significativement ?
Emmanuel HOOG
Absolument ! Quand je suis arrivé à la tête de l’AFP il y a deux ans et demi, une vingtaine de vidéos par jour étaient éditées. Aujourd’hui, nous en produisons quotidiennement 200. Nous avons donc multiplié par 10 notre production multimédia. Face à toutes les urgences du monde de l’information, de l’économie et des défis du numérique, le développement de la vidéo est capital. Il faudra d’ailleurs que nous atteignons prochainement les 300 vidéos éditées par jour.
media+
Avec la  concurrence d’Internet et des différents sites d’information, comment se positionne l’AFP dans cet univers ?
Emmanuel HOOG
Tous les sites d’informations en France reprennent les dépêches AFP, et ces dernières participent à la stratégie de développement de leur audience. Aujourd’hui, s’il y a un aussi beau positionnement des sites de presse français, c’est très certainement grâce à l’AFP et à ce lien très étroit que nous entretenons avec eux. L’Agence France-Presse est l’un des acteurs majeurs de la mutation positive des titres de presse dans le domaine du numérique.
media+
Etes-vous optimiste concernant la santé commerciale de l’AFP ?
Emmanuel HOOG
Oui, je suis optimiste parce que l’AFP dispose d’un modèle économique industriel robuste. Cela ne nous interdit pas d’avoir des questionnements dans un environnement économique difficile où nous devons aller de l’avant. C’est pourquoi nous nous diversifions à l’international avec le développement de la langue arabe et portugaise.