Entretien avec François GUILBEAU et Pierre SLED, Directeur de France 3 et Directeur des programmes de France 3

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MEDIA +

France 3 est épinglée par les médias sur ses mauvais résultats d’audiences. Pensez-vous que l’antenne traverse une crise d’identité ?

FRANÇOIS GUILBEAU

Il faut désormais apprendre à lire et à étudier les audiences avec un autre regard car nous ne sommes plus dans un paysage à 6 chaînes. On ne peut pas lire les résultats d’une chaîne uniquement sur une audience moyenne. Aujourd’hui, il est beaucoup plus difficile pour toutes les chaînes de maintenir un niveau d’audience stable tout au long de la journée. Je suis très attentif aux audiences de nos rendez-vous phares, et je constate aujourd’hui que nous percevons beaucoup plus de variations d’audience.

MEDIA +

Avez-vous une ambition renouvelée pour cette nouvelle saison ?

FRANÇOIS GUILBEAU

France 3 a un grand potentiel. Nous avons des équipes en région qui ont des effectifs et qui produisent de nombreuses heures de programmes. Dès lors, nous avons mis en mouvement toutes nos équipes pour une offre renouvelée et élargie. Nous avons aussi une rentrée placée sous le signe des régions car je considère que c’est la légitimité de France 3. La région, c’est notre spécificité, notre singularité, notre richesse et notre mission.

MEDIA +

Comment les marques fortes de France 3 se sont-elles renouvelées ?

FRANÇOIS GUILBEAU

Nous avons des programmes ayant une belle longévité, ayant marqué l’histoire de la télévision et qui détiennent un public fidèle. Néanmoins, nous ne pouvons pas nous contenter de ce public. Pour la saison 2011-2012, «Thalassa» est donc de retour en direct, en public, et avec trois animateurs. «Des chiffres et des lettres», l’une des plus anciennes émissions du PAF, a été modernisée dans son habillage, son décor, et son rythme. De «Faut pas rêver» à «C’est pas sorcier» en passant par «Des Racines et des Ailes», ce sont autant de programmes dont les formules ont été modernisées.

MEDIA +

Rappelez-nous vos directions stratégiques en termes de programmation ?

PIERRE SLED

La première direction stratégique a été d’élargir l’offre de programmes tout en ouvrant de nouvelles cases. A titre d’exemple, nous proposons chaque soir de la semaine, une seconde partie de soirée distincte. Ensuite, nous avons crée de nouvelles émissions : le magazine «Vendredi sur un plateau!», le magazine d’histoire «L’Ombre d’un doute»,… Et enfin, nous avons renforcer nos fondamentaux.

MEDIA +

Existe-t-il une tonalité particulière des divertissements sur France 3 ?

PIERRE SLED

Au-delà d’avoir lancé «Viktor Vincent: mentaliste» ou le jeu «Personne n’y avait pensé !» mené par Cyril Féraud, nous proposons une nouvelle collection «Discographie» en Prime Time. Ce programme sera composé de docu-musicaux qui revisitent le patrimoine musical français avec notamment des artistes incontournables comme Maxime Le Forestier, Jean-Jacques Goldman, Michel Delpech,…

MEDIA +

Qu’avez-vous appris des échecs de cet été ?

PIERRE SLED

Nous avons lancé beaucoup de nouveaux programmes cet été pour essayer de percevoir comment nous allions cerner les succès et les échecs. Je crois que la grille de rentrée s’est pliée sur les succès de cet été. Concernant «L’étoffe des champions» qui est notre seul échec, nous en avons beaucoup appris. En effet, tous les projets en développement sur cette voie ont été annulés. Notons tout de même que les audiences de cet été ont sensiblement augmenté.

MEDIA +

Êtes-vous serein pour l’avenir ?

PIERRE SLED

Quand vous faites ce métier, vous n’êtes jamais serein. J’en avais discuté avec mon homologue de M6 Thomas Valentin qui m’avait dit «Tu vas voir, c’est l’enfer». Ce n’est pas un enfer, c’est passionnant, mais il est vrai que nous avons plus de stress et de problèmes que nous avons de soulagements.