Face au plan de Onepoint, Atos temporise et communiquera «en temps voulu sur sa position»

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Le conseil d’administration d’Atos, en pleine déroute, communiquera «en temps voulu sur sa position» quant au plan de son premier actionnaire Onepoint, a déclaré lundi le groupe informatique français, qui présentera mardi ses résultats annuels dont la publication avait été deux fois reportée. «Une communication des résultats 2023 du groupe Atos et des prochaines étapes aura lieu ce mardi 26 mars matin», a indiqué Atos. Peu après l’ouverture lundi de la Bourse de Paris, le cours de l’action d’Atos était en hausse de 3,2% à 08h35 GMT, atteignant ainsi 1,82 euro, dans un marché stable.

Dimanche, David Layani, patron de Onepoint, nommé fin février au conseil d’administration d’Atos et soucieux de rompre avec la stratégie menée depuis deux ans, a appelé à «mettre fin immédiatement à tout projet de cession», dans un entretien au Figaro. «Ce n’est pas au moment où l’on doit se réinventer et repartir qu’il faut vendre ses bijoux de famille», a plaidé le dirigeant du cabinet qui détient plus de 11% du capital d’Atos, évoquant notamment les activités «big data» et sécurité du groupe, la «pépite» BDS, dont la vente à Airbus a échoué. «La société prend note des propos tenus par David Layani (…) Ces propos n’engagent pas la société et son conseil d’administration», a indiqué lundi Atos dans un communiqué. L’avenir d’Atos, dont l’endettement affole les investisseurs – avec 3,65 milliards d’euros d’emprunts et obligations à rembourser ou refinancer d’ici fin 2025 -, s’est assombri mardi dernier avec le retrait d’Airbus des discussions pour l’acquisition de BDS. Cet échec est survenu quelques semaines après celui des négociations avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour la vente de sa branche Tech Foundations.

Mardi, la CFE-CGC, premier syndicat d’Atos, avait défendu le projet de David Layani, «le seul à répondre» aux objectifs de «survie» et de «croissance» de l’entreprise. Alors qu’Atos possède des supercalculateurs, notamment utilisés dans la défense et le nucléaire, le ministère français de l’Economie s’est engagé mardi dernier «à construire dans les prochaines semaines une solution nationale de protection des activités stratégiques» du groupe.

«Sur la partie un peu plus souveraine (d’Atos), s’il y a un acheteur majoritaire et qu’il souhaite avoir (Bpifrance) en minoritaire, on regardera», a déclaré lundi le directeur général de la banque publique d’investissement, Nicolas Dufourcq, sur BFM Business. «Mais la BPI ne peut être majoritaire, ça voudrait dire qu’on nationalise. Ce n’est même pas dans notre statut, dans notre mandat. Donc il faut qu’il y ait quelqu’un en face», a-t-il ajouté.

Sans «solution industrielle qui préserve la totalité de l’actif, c’est le chaos et la fin d’Atos», a insisté David Layani dimanche dans son entretien au Figaro, appelant à «agir vite, avant les JO-2024 (dont Atos est l’un des piliers technologiques du comité d’organisation) et avant l’été».