Faillite : le nouveau patron de la bourse de cryptomonnaies FTX

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Le nouveau patron de la bourse de cryptomonnaies FTX, qui s’est placée sous le régime américain des faillites la semaine dernière, a dénoncé la gestion calamiteuse de l’entreprise par son prédécesseur et cofondateur de la plateforme, Sam Bankman-Fried.

«Jamais dans ma carrière je n’ai vu un échec aussi complet des mécanismes de contrôle d’une entreprise et une absence aussi flagrante d’informations financières fiables comme cela s’est produit», a déclaré John Ray III dans un document judiciaire déposé jeudi auprès d’un tribunal des faillites du Delaware.

«De l’intégrité compromise des systèmes et de la surveillance réglementaire défectueuse à l’étranger à la concentration du contrôle entre les mains d’un très petit groupe d’individus inexpérimentés, peu avertis et potentiellement corrompus, cette situation est sans précédent», a ajouté M. Ray, qui a supervisé au début des années 2000 la faillite de l’ancien géant énergétique américain Enron.

Considérée comme l’une des principales plateformes d’échange de cryptomonnaies au monde, FTX a brusquement annoncé vendredi dernier son dépôt de bilan ainsi que la démission de M. Bankman-Fried alors que la société a dû faire face à une grave crise de solvabilité. M. Ray a exprimé «des inquiétudes substantielles» quant à la fiabilité des déclarations financières de FTX et estimé qu’il y avait «au moins 372 millions de dollars de transferts non autorisés». Les dirigeants de l’entreprise «n’ont localisé et sécurisé qu’une fraction des actifs numériques du groupe FTX qu’ils espèrent récupérer», a-t-il précisé.

Le nouveau patron de FTX a également dénoncé les déclarations «incohérentes et trompeuses» de M. Bankman-Fried depuis sa démission, précisant que ce dernier ne parlait plus au nom de l’entreprise.

Dans une conversation sur la messagerie privée de Twitter avec un journaliste du site Vox, publiée jeudi, M. Bankman-Fried a dit regretter sa décision de placer FTX sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. «Tout serait réglé à environ 70% si je n’avais pas fait cela», a-t-il estimé.

  1. Bankman-Fried s’en est également pris aux régulateurs américains, jugeant que ces derniers «ne protègent pas du tout les consommateurs» et qu’ils «sont incapables de faire la différence entre ce qui est bon et ce qui est mauvais».

Après la publication de cet échange, l’ancien patron a tenté d’expliquer ses propos. «Ce que j’ai dit était en partie irréfléchi ou grossier. Je me défoulais et n’avais pas l’intention que ce soit publié», a-t-il tweeté.