Le président du Salvador Nayib Bukele, dont le pays a adopté le bitcoin comme monnaie légale en 2021, annonce qu’il va acheter un bitcoin par jour

182

Le président du Salvador Nayib Bukele, dont le pays a adopté le bitcoin comme monnaie légale en 2021, a annoncé jeudi qu’il allait acheter chaque jour une unité de la cryptomonnaie, au moment où elle évolue sous la barre des 20.000 dollars.

«Nous achetons un #Bitcoin par jour à partir de demain», a-t-il écrit sur Twitter. En septembre 2021, le Salvador est devenu le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale au même titre que le dollar.

La monnaie virtuelle valait alors environ 45.000 dollars. En novembre 2021, elle avait atteint quelque 68.000 dollars, mais après une chute vertigineuse elle s’échange désormais à environ 16.542 dollars.

Profitant de la chute des cours, M. Bukele avait acheté avec des fonds publics en juillet dernier 80 bitcoins à 19.000 dollars l’unité, portant le panier du pays à un total de 2.381 unités.

Selon un sondage de l’Université jésuite d’Amérique centrale (UCA), publié en octobre, une majorité de Salvadoriens (75,6%) disent n’avoir jamais utilisé la cryptomonnaie en 2022, et 77% considèrent que son adoption «a été un échec». Le bitcoin «est la mesure la plus impopulaire du gouvernement, la plus critiquée et la plus mal appréciée», avait déclaré le recteur de l’UCA Andreu Oliva, commentant les résultats de cette enquête.

L’idée du président Bukele était de favoriser les transferts d’argent des quelque 3 millions d’émigrés, principalement aux Etats-Unis, vers leurs proches restés au pays, en économisant les frais bancaires.

Un enjeu stratégique, puisque ces transferts pèsent plus du quart du PIB du Salvador. Mais selon les données de la Banque centrale salvadorienne début septembre, un an après l’instauration du bitcoin, «moins de 2%» des envois d’argent des émigrés sont passés par la cryptomonnaie.

Mercredi, l’ambassadrice du Salvador à Washington et promotrice active de la monnaie virtuelle, Milena Mayorga, a indiqué à la chaîne publique Canal 10 que l’utilisation du bitcoin «est un processus, nous devons d’abord le connaître, l’éducation est la clé».

L’adoption de la cryptomonnaie au Salvador a été remise en cause par la Banque mondiale et le FMI.