Festival Polar de Cognac : les subventions s’érodent

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Bernard Bec est «un peu fatigué» : depuis 16 ans, ce «parigot» porte à bout de bras le festival Polar de Cognac (Charente), et cette année il a publiquement redouté d’avoir à mettre la clé sous la porte si les subventions continuaient à s’éroder. Ouvrant le festival vendredi, il a reconnu «casser un peu l’ambiance» en déclarant d’emblée: «J’ai peur que ce festival soit en danger». Et, s’adressant aux sponsors, il ajoutait : «Si vous voulez que nous passions une 17ème année, il faudra nous aider plus». Polar, note-t-il, est un «petit festival», mais qui attire chaque année environ 6.000 personnes. C’est le seul festival policier en France à présenter tous les genres, roman, BD, cinéma, télévision et théâtre quand c’est possible. C’est aussi l’enfant de M. Bec, 65 ans, issu du milieu ouvrier, qui a payé ses études en dessinant à la craie sur les trottoirs de Paris d’immenses reproduction de tableaux de Modigliani, de Rouault ou de Dali. Il ouvrait ensuite un atelier de dessin, puis devenait photogramètre, de quoi ainsi économiser assez pour, en 1984, se lancer dans l’aventure des radios libres. Il installe la sienne, «TSF», en Charente-maritime, puis migre vers Cognac, créant en sus, au début des années 90, «Radio Polar», fréquence temporaire qui accompagne le festival de cinéma policier international qui se déroule chaque printemps dans la ville. Là, il noue avec l’écrivain et réalisateur José Giovanni. Celui-ci l’inspire à mettre en place un salon de littérature policière. Celui-ci ayant émigré à Beaune (Côte d’Or) depuis 2008, Bernard Bec a ajouté à Polar une compétition cinéma et télé. Le tout fonctionne correctement avec 90.000 euros par an. Cette année, il s’inquiète: les subventions sont tombées à 80.000 euros.