FL Entertainment, société mère du géant de la télévision Banijay et du site de paris Betclic, a connu au premier trimestre une forte baisse de son bénéfice net liée à des charges financières mais affiche un niveau d’activité stable, selon un communiqué publié mardi.
Selon ce document, le bénéfice net attribuable aux actionnaires du groupe contrôlé par le producteur français Stéphane Courbit est tombé sur la période à 4,6 millions d’euros, en baisse de 71,8%.Cela s’explique par des charges non décaissables liées à l’évolution des taux de change, à la couverture de la dette sur les marchés financiers, ou encore à l’attribution d’actions gratuites, a expliqué le PDG du groupe, François Riahi, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
Sur le trimestre, le chiffre d’affaires du groupe a légèrement progressé de 1,1%, à 900 millions d’euros, et l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) est resté stable à 144,6 millions d’euros. FL Entertainment a notamment profité du bond de l’activité liée aux paris sportifs et jeux en ligne, en croissance de 14,5% à 195 millions d’euros, grâce aux joueurs «acquis» à l’occasion du Mondial de football 2022. En revanche, la production de contenus audiovisuels recule de 5,7% à 553 millions d’euros sur la période. Pour le groupe, il s’agit d’un «retour à une saisonnalité normalisée» après un fort effet de rattrapage début 2022 lié au décalage des tournages annulés pendant la crise sanitaire. La croissance de l’activité de distribution de contenus (+18,9%, 68 millions d’euros) compense partiellement mais, surtout, Banijay entend profiter du contexte économique du secteur, qui pousse les grands acteurs du streaming à maîtriser leurs dépenses.
«Le fait qu’ils soient plus attentifs à leurs coûts de grille va plutôt dans notre sens» car ils s’orientent ainsi vers des programmes dits «de flux», non scénarisés et moins chers à produire que des séries premium, a indiqué M. Riahi. Celui-ci a illustré ses propos avec l’émission à succès «LOL: qui rit, sort !», diffusée en mars sur Amazon Prime en France, et qui consiste à filmer une dizaine de comédiens et humoristes pendant une journée dans un lieu clos. Selon le dirigeant, les plateformes sont aussi mieux disposées à la négociation sur les droits audiovisuels.
Parallèlement, Banijay s’est renforcé au Brésil en prenant une participation majoritaire dans le studio A Fabrica. En avril, le groupe a aussi renégocié une partie de sa dette «pour un montant équivalent d’environ 875 millions d’euros» et obtenu «près de 200 millions d’euros de nouveaux financements». «FL Entertainment est parfaitement positionné pour poursuivre sa trajectoire de croissance rentable en 2023 et au-delà», affirme le groupe.
