France Télévisions : le plan d’économies se précise

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Des économies tous azimuts à France Télévisions: la présidente Delphine Ernotte présentera le 21 décembre au CA du groupe un vaste plan de réduction des dépenses d’environ 50 millions d’euros, passant notamment par la suppression de 180 postes à la faveur de départs en retraite. Masse salariale, moyens pour l’information, droits sportifs, contrats de production, immobilier: les grandes lignes du plan, révélées par le «Journal du Dimanche», ont été confirmées par le groupe public.   Priée par le gouvernement de faire 50 millions d’économies en 2018 par rapport à 2017, Delphine Ernotte y travaille depuis plusieurs mois. «C’est un vaste chantier. Nous sommes encore au travail. Nous étudions encore des options sur lesquelles il reste des arbitrages à rendre», souligne le groupe. Ce plan suscite l’inquiétude chez les salariés. Fin novembre, les journalistes de France Télévisions étaient montés au créneau pour protester contre la perspective d’une réduction de la fréquence de diffusion des magazines d’information «Envoyé spécial» et «Complément d’enquête» sur France 2. Concernant l’information, sujet très sensible, la nouvelle version du plan de Delphine Ernotte prévoit la suppression de 30 postes au total dans le groupe, dont 3 sur les 2 magazines «Envoyé spécial» et «Complément d’enquête», a confirmé France Télévisions. Selon le «JDD», l’effort sur l’information, qui passe aussi par la réduction des frais de reportage et du nombre de pigistes, représenterait 5 millions d’euros, soit une baisse de 2% du budget de l’information du groupe qui est de 250 millions d’euros. Plus globalement, la direction prévoit de supprimer 180 postes sur l’ensemble du groupe public qui compte 9.840 postes équivalent temps plein (ETP). «Il n’y aura aucune suppression de poste «sèche»», souligne France Télévisions qui entend maintenir le principe du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux. Cela devrait générer 20 millions d’euros d’économies, selon le «JDD». Le sport sera aussi sérieusement mis à contribution, avec une baisse programmée de 7 à 8% de son budget (d’un montant de 230 millions d’euros). Selon le «JDD», le groupe public «n’écarte pas l’hypothèse de renoncer tout simplement aux JO de 2024» qui auront lieu à Paris, car l’Américain Discovery, propriétaire des droits de retransmission pour l’Europe, entend clairement faire monter les enchères. «Nous ne voulons pas renoncer aux JO mais sans budget et sans visibilité sur l’audiovisuel public à moyen terme, nous ne pouvons pas envisager une quelconque proposition financière sur ces droits», précise France Télévisions. Le groupe pourrait renoncer à certaines exclusivités. Il tient à garder le Tour de France cycliste et le tournoi de tennis de Roland-Garros, mais n’exclut pas de lâcher des droits sur le football (Coupe de France, Coupe de la Ligue), selon le «JDD». Dans sa chasse aux économies, la direction compte également remettre à plat les contrats de production (350 millions d’euros par an) des émissions de jeux, talk-shows et divertissements.Le groupe va renégocier avec ses partenaires ses contrats techniques notamment sur la diffusion de ses programmes. Par ailleurs, France TV, qui deviendra propriétaire de son siège en 2023, envisage de céder 2 autres immeubles à Paris et Boulogne-Billancourt. Simultanément, le gouvernement réfléchit à une réforme de grande ampleur de tout l’audiovisuel public, selon un document de travail provisoire, et non validé, qui avait fuité mi-novembre. La création d’une holding qui regrouperait les sociétés du secteur est envisagée. Parmi les pistes possibles, sont évoquées un «rapprochement» des réseaux de France 3 et de France Bleu, la fermeture des bureaux régionaux de France 2, l’«arrêt de France Ô» ou encore la fin d’une diffusion hertzienne de France 4. Selon «Le Figaro» de samedi, Olivier Courson, le conseiller audiovisuel à Matignon, présentera «une ébauche de feuille de route» aux patrons de l’audiovisuel public à la mi-décembre.