France TV : une dizaine de noms déjà sur la table

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Combien de prétendants au fauteuil du patron de France Télévisions? A un mois du choix du prochain président de la télévision publique, le CSA divulguera mercredi le nombre de candidats à ce poste difficile, mais très convoité. Une dizaine de noms sont déjà sur la table, dont les deux dirigeants en poste de groupes audiovisuels publics: la présidente de France Médias Monde (qui comprend RFI et France 24), Marie-Christine Saragosse (55 ans), et le président sortant de France TV, Rémy Pflimlin (61 ans). La semaine dernière, juste avant la date limite de dépôt des dossiers jeudi, plusieurs candidats de poids se sont dévoilés, même si le Conseil supérieur de l’audiovisuel permet de garder les candidatures secrètes. Parmi eux, Christophe Beaux, PDG de la Monnaie de Paris, Alexandre Michelin, DG Europe de Microsoft MSN, Didier Quillot, ex-patron de Lagardère Active et d’Orange France et Serge Cimino, délégué SNJ de France Télévisions. Nathalie Collin, ex-dirigeante du «Nouvel Observateur» et de «Libération», actuellement DG adjointe de la Poste, est elle aussi sur les rangs, en binôme avec le numéro 2 d’Arte Vincent Meslet pour les programmes, selon une source proche du dossier. Plusieurs autres noms circulent, dont ceux de Delphine Ernotte, directrice exécutive d’Orange, Emmanuel Hoog, président de l’AFP, Pascal Josèphe, ex-directeur des antennes d’Antenne 2 et France 3, Cyrille du Peloux, dirigeant de Veolia et Patricia Langrand, ancienne responsable d’Orange. L’animateur de D8 et Europe 1 Cyril Hanouna a également déposé un dossier, de même que Nacer Kettane, président et fondateur du réseau Beur FM, et Matthieu Bellinghen, journaliste à France 3 Basse-Normandie. A l’approche de l’échéance, les rumeurs se sont multipliées au point que 4 candidats supposés ont officiellement démenti tout intérêt: le président du directoire du groupe Le Monde Louis Dreyfus, le secrétaire général d’Orange Pierre Louette, le président de RTL Radio Christopher Baldelli et le directeur de «Libération» Laurent Joffrin. Pour remplir les nombreuses compétences requises, qui vont de la gestion d’un groupe de 10.000 personnes jusqu’aux choix des programmes télé des 5 chaînes, en passant par les négociations avec l’Etat, plusieurs candidats présentent des candidatures en binôme ou en équipe, une nouveauté. L’occasion aussi pour certains candidats hommes d’afficher une femme comme numéro 2 – une réponse aux critiques sur le manque de femmes à la tête des groupes audiovisuels français, auxquelles le CSA pourrait être sensible. 

Le prochain patron ou la prochaine patronne devra faire mieux avec un budget moindre, selon un catalogue de mission que le gouvernement a dressé début mars. Il devra notamment être plus audacieux dans ses programmes, attirer le jeune public, promouvoir la culture, développer le numérique et réformer France 3… Après l’annonce du nombre de candidats mercredi, le CSA étudiera les projets présentés et choisira une liste restreinte de prétendants qu’il auditionnera à huis clos courant avril. Les noms retenus ne seront rendus publics que si tous les sélectionnés l’acceptent, ce qui évidemment rend plus probable le maintien du secret. Le CSA désignera enfin le prochain président entre le 22 avril et le 22 mai pour prise de fonction mi-août. Son choix reste imprévisible: en mai 2014, à la surprise générale, il avait choisi comme président de Radio France un outsider, Mathieu Gallet, jeune dirigeant de l’INA, autre groupe de l’audiovisuel public, qui n’avait pas d’expérience de la radio. Ce qui lui a valu quelques critiques dans les médias à l’occasion du conflit en cours à Radio France.