François BERTRAND, Président de la Commission TV de la Procirep

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Le «Prix du Producteur Français de Télévision» se déroulera cette année sur la scène du théâtre Mogador le 15 décembre prochain. Les 1.000 professionnels attendus découvriront les noms des lauréats de cette 21ème édition. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec François BERTRAND, Président de la Commission TV de la Procirep.

 

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A ce jour, quelle est la réelle vocation de ce «Prix du Producteur de Télévision»?

François BERTRAND

La vocation première est de parler avant tout de notre métier. Cette profession est capable d’être récompensée pour la qualité de son travail et sa persévérance. Nous souhaitons ainsi réaffirmer le rôle stratégique du producteur à la télévision. Parmi nos critères de sélection des différents producteurs en lice, nous nous sommes focalisés sur la qualité artistique de leurs programmes. Lundi soir, trois prix seront remis pour récompenser le professionnalisme d’une société de production dans chacune des catégories : Animation, Documentaire et Fiction. Parmi les producteurs sélectionnés, la moitié n’avait jamais été choisie auparavant. La volonté est de donner un coup de projecteur à des producteurs innovants qui ont su tracer leur sillon. Le côté «innovant» se caractérise par le traitement de leurs productions, leurs ambitions à l’international et leurs envies d’investir de nouveaux écrans. Parmi les critères de sélection, nous examinons le travail des sociétés de production sur les trois dernières années. Nous nous attachons également à la persévérance, au risque, à la cohérence et à la qualité des œuvres produites.

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Le paysage audiovisuel français évolue-t-il en défaveur des producteurs ?

François BERTRAND

Malheureusement oui ! Nous sommes loin d’être dans une situation sereine et favorable. Nous constatons un tassement budgétaire depuis quelques saisons. En revanche, les producteurs français en fiction, animation et documentaire, commencent à s’imposer grâce à leur créativité sur le marché international. Mais rien n’est gagné. Les contraintes budgétaires ainsi que le temps de réponse parfois très court entre la signature d’un contrat et la livraison d’un programme nous obligent à produire très vite. Dans la difficulté, des complicités se créent. Le métier de producteur se complexifie et se durcit. La chaîne de droits reste complexe. Les sociétés de production faisant de grands volumes autour de formats sont dans des logiques de parts de marché. A contrario, les producteurs indépendants sont dans une logique de financement et d’exploitation d’œuvres. 

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Depuis la création du «Prix du Producteur de Télévision», les programmes de flux n’ont jamais été récompensés…

François BERTRAND

Nous considérons que nous aidons le genre patrimonial : fiction, animation et  documentaire. Néanmoins, s’il y a des programmes de flux dans ces genres, ils peuvent tout de même se présenter à la Commission TV de la Procirep. Toutefois, il n’a pas été décidé de créer des aides à destination des programmes de flux, comme il n’a pas été décidé de soutenir financièrement les œuvres sur les nouveaux médias. Le guichet de la Procirep pour la télévision distribue près de 6M€ chaque année sur lesquels nous avons 1.200 demandes par an et 600 projets aidés. La politique de la Procirep en termes d’aide sélective est d’avoir une politique nataliste, c’est-à-dire autour de créateurs de talents, d’innovations et de formes (économiques, artistiques, éditoriales).