Quel avenir pour la télévision payante? Comment se positionne une marque américaine sur le marché audiovisuel français ? FOX Channels International France qui possède les chaînes Voyage, National Geographic Channel et Nat Géo Wild dans l’Hexagone, croit plus que jamais à ce modèle mais prend bien conscience de l’état du marché. Entretien avec Frédéric CHEVANCE, Directeur général de Fox International Channels France.
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Comment se positionne Fox International Channels France dans un paysage audiovisuel où la télévision payante emboîte le pas sur l’offre gratuite ?
FREDERIC CHEVANCE
Le paysage télévisuel évolue. La concurrence est forte mais la proposition de la TV payante est toujours présente. La promesse est d’amener au sein d’une marque forte, un contenu unique en son genre, attractif et puissant. Nous avons ainsi renforcé notre communication et notre marketing, et évidemment consolidé les contenus de nos chaînes et leurs lignes éditoriales par des investissements significatifs, tant au niveau national qu’international. L’objectif est de nous appuyer sur les trois leviers essentiels de la télévision payante: la marque, le marketing et les contenus.
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Les évolutions éditoriales de vos chaînes sont-elles calquées sur celles des chaînes américaines ?
FREDERIC CHEVANCE
Nous avons une totale liberté de programmation sur les chaînes National Geographic Channel et Nat Geo Wild. En revanche, l’essentiel de nos programmes provient des Etats-Unis. Cela nous permet de récupérer de grandes productions qui seraient trop difficiles à amortir sur un seul territoire. Nous engageons en parallèle le développement de productions pana-européennes pour traiter de sujets propres à notre société. C’est pourquoi nous avons des «hubs» de production installés en Europe et particulièrement à Londres.
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Y’a t-il eu une clarification de vos trois antennes pour bien les différencier ?
FREDERIC CHEVANCE
Chacune de nos antennes possède une identité à part entière. National Geographic Channel est notre vaisseau amiral. Chaîne généraliste de la découverte, sa programmation est constituée essentiellement de «factual entertainement». Nat Geo Wild couvre de son côté, l’univers animalier et la relation homme/animal. Parmi les temps forts à venir: «Les rois de l’aquarium» (8X52’ – Sharp Entertainment), une série documentaire mettant en lumière le travail des constructeurs d’aquariums. Enfin, la chaîne Voyage accueillera un nouveau personnage en janvier. Il s’agit de Jérôme Gluzicki, qui vivra «Une folle journée» (8X52’ – Interscoop) durant 24 heures, dans une ville du monde.
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National Geographic Channel s’aventure désormais sur la fiction. Pourquoi ce choix ?
FREDERIC CHEVANCE
Le «factual entertainement» évolue vers de la fiction reconstituée. C’est une tendance assez symptomatique au niveau mondial. C’est pourquoi, nous proposerons le 22 novembre sur National Geographic Channel, «Killing Kennedy», la reconstitution de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Plusieurs millions de dollars ont été dépensés dans la production de cette mini-série.
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Comment sont répartis les revenus de vos chaînes ?
FREDERIC CHEVANCE
75% des revenus proviennent des abonnements, 20% résultent des revenus publicitaires (publicités traditionnelles et opérations spéciales) et 5% découlent d’autres rétributions telle que la vente de programmes. Avec ce modèle, nous devons absolument défendre notre positionnement de chaînes payantes pour justifier non seulement l’abonnement des téléspectateurs, mais aussi satisfaire les plateformes de distribution. Pour cela, nos antennes doivent délivrer des audiences, de l’attractivité et de la fidélisation.
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Quel secteur d’activité votre groupe souhaiterait-il développer?
FREDERIC CHEVANCE
Ce mois-ci, nous lançons FOX One Stop Media, une entité spécifique pour les «opérations spéciales publicitaires» pour s’adresser aux annonceurs et aux agences médias. Nous allons leur délivrer des solutions clés en main au sein de l’écrin que représente celui de nos marques TV et digitales.
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Comment le marché de la tv payante peut-il évoluer a moyen terme ?
FREDERIC CHEVANCE
Le marché de la «Pay TV» est dans une situation délicate. D’un côté les plateformes de distribution éprouvent des difficultés à recruter de nouveaux abonnés, ce qui freine leur investissement dans les chaînes. D’autre part, les éditeurs voient leurs coûts fixes augmenter et cherchent également à étendre leur offre. Nous devrions donc assister sur le marché français à un clivage entre des chaînes véritablement indispensables aux différentes plateformes de télévision payante, et d’autres qui n’apporteront pas suffisamment de contenus différenciants et exclusifs. Des choix devraient être opérés par les distributeurs.
