Gilles FREISSINIER, Directeur du développement numérique chez Arte France

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Actualités et ambitions débordantes pour le Pôle Web d’ARTE France. Interrogé la semaine dernière dans le cadre du FIPA de Biarritz, Gilles FREISSINIER, Directeur du développement numérique chez ARTE France revient sur sa stratégie et ses différents projets digitaux.

 

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Comment se portent les activités numériques d’ARTE France ? Quelles sont vos actualités ?

Gilles FREISSINIER

Le pôle du développement numérique d’ARTE repose sur une équipe d’une vingtaine de personnes dont la mission est d’enrichir les programmes de l’antenne avec des offres transmédias, bimédias, crossmédias, multimédias adaptées aux usages. Les projets transmedias cofinancés avec l’antenne s’intègrent dans le budget global des programmes d’ARTE France qui est autour de 130M€. Ensuite, nous avons des budgets dédiés aux développements de webproductions avec des apports allant de 10.000 à 150.000€. Ces investissements ne financent pas la totalité des productions puisque nous sommes à chaque fois coproducteurs. Le 10 mars prochain, nous lancerons une nouvelle web-série documentaire interactive, «Do not Track» basée sur le tracking et l’économie du Web.

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Peut-on facilement tomber dans le «gadget» concernant les développements numériques?

Gilles FREISSINIER

Oui, c’est une question que l’on se pose à chaque fois. Nous tentons au contraire de produire autre chose que du pur marketing ou de la création de goodies. L’une des idées essentielles vise à prolonger numériquement la narration d’un programme. Lorsque nous créons par exemple un enrichissement digital autour d’une fiction, nous nous coordonnons avec les auteurs de l’œuvre pour décliner leur univers narratif sur le numérique.

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Les usages dits «transmédia» se modernisent-ils réellement ?

Gilles FREISSINIER

Sur le transmédia, nous avons la chance de travailler sur des fictions et des documentaires spécifiques. Parallèlement, les technologies évoluent. Nous avons toujours de la matière éditoriale pour nous amuser. D’ailleurs, le transmédia n’est qu’une partie de ce que nous faisons. Là où nous tournons un peu en rond, c’est peut-être sur la définition du transmédia. Car finalement l’idée centrale est de créer une œuvre originale adaptée à un usage numérique. Cela peut prendre différentes formes : web-fictions, questionnaires, serious game, jeux vidéos, documentaires,… Nous ne sommes pas nécessairement dans une logique de laboratoire totalement coupée du public. Nous sommes dans une compréhension des usages.

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Donner de la visibilité à vos projets numériques, n’est-ce pas complexe? 

Gilles FREISSINIER

Oui, la question de la distribution est plus que cruciale. Nos projets digitaux font face à quelques milliards de sites internet. Un internaute lambda va généralement sur notre site pour accéder au Replay. Dès lors, notre mission est de faire en sorte que nos productions soient plus connues. Pour cela, nous allons chercher le public là où il se trouve, notamment sur les réseaux sociaux. En l’espace d’un an, nous avons doublé nos followers sur Twitter, nos fans sur Facebook et nos vues sur YouTube et Dailymotion. 20% de l’audience provient de Facebook. Le 2ème axe de distribution repose sur les partenariats, soit avec des médias puissants (lemonde.fr, rue89), soit avec des médias internationaux, soit sur des médias très précis.