Gilles Leclerc

504

média+ : A l’approche des 15 ans de Public Sénat, comment la chaîne peut-elle encore marquer sa différence ?

 

Gilles LECLERC : Dans le paysage audiovisuel actuel, nous avons à cœur de marquer notre différence. Public Sénat profite de sa modestie pour en faire des atouts et miser notamment sur le décryptage. Contrairement aux chaînes d’infos, nous ne sommes pas dans l’urgence et les téléspectateurs nous ont repérés ainsi. Il ne faut pas céder à la facilité. Depuis quelques années, j’ai donné une inflexion sur l’aspect «territoires». Et cela s’avère assez payant. Selon les dernières audiences, nous enregistrons plus de 23,6 millions de téléspectateurs par mois (mai 2014 – Digitime) alors qu’au même moment, iTELE était à 29,1 millions et BFMTV à 33,9 millions. Nous disposons d’un budget annuel contraint de 18,9 M€ qui respecte le contrat d’objectifs et de moyens (COM) que j’ai signé au nom de la chaîne il y a deux ans et demi. Public Sénat va finir l’année à l’équilibre. Nous allons aborder la dernière année du COM et nous savons déjà comment nous allons être cadrés en 2015.

 

média+ : De nouvelles émissions seront-elles lancées en 2015 ?

 

Gilles LECLERC : Oui, deux nouveaux programmes feront leur apparition sur la grille : «Manger c’est voter» (26 – ADANIS Production) en compagnie du critique gastronomique Périco Légasse. Programmée à 22h30 dès le jeudi 15 janvier, ce nouveau rendez-vous mettra en avant la traçabilité des aliments locaux de qualité, en présence d’un sénateur. Nous lancerons aussi à partir du jeudi 5 février, en 2ème partie de soirée, la collection «Attention Risques Majeurs» (26’ – Point du Jour) où nous reviendrons sur de grandes catastrophes afin de mettre en évidence ce qui s’est passé depuis.  

 

média+ : Claude Bartolone a annoncé vouloir fusionner LCP et Public Senat. Son objectif : faire des économies et gagner en visibilité. Qu’en pensez-vous ?

 

Gilles LECLERC : Je suis très attaché à Public Sénat, à son indépendance et à son identité. Si vous lisez attentivement les deux premières phrases du communiqué du Bureau du Sénat (daté du 10 décembre), il est clairement indiqué que le rapprochement des deux chaînes parlementaires, suggérée par le Président de l’Assemblée nationale, relevait du domaine législatif. A présent, concernant la méthode visant à créer des synergies supplémentaires avec LCP, le Bureau du Sénat a confié une mission à la délégation chargée de la communication et de la Chaîne parlementaire, présidée par Isabelle Debré. Cette commission travaille sur les possibilités de rapprochement et de mutualisation des moyens entre LCP-AN et Public Sénat. Elle rendra sa copie le 28 janvier. Mais depuis 2009, nous avons fait déjà beaucoup de choses sur les synergies avec LCP : habillage commun, opérations événementielles communes, contrats structurants.   

 

média+ : Avez-vous regardé «Politiques Undercover» sur D8 ? Cette émission aurait-elle pu avoir sa place sur Public Sénat ?

 

Gilles LECLERC : Pour être très honnête, je n’ai pas regardé cette émission même si j’ai lu plusieurs papiers sortis dans la presse. Je ne jette pas la pierre aux chaînes qui veulent innover dans le traitement des politiques à la télévision. Après, chez nous, les hommes politiques n’ont pas besoin d’être grimés pour parler…