Grève à Hollywood: nouveau dialogue de sourds entre les scénaristes et les grands patrons de Disney, Universal, Warner Bros et Netflix

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Une réunion mardi soir entre les scénaristes en grève d’Hollywood et les grands patrons de Disney, Universal, Warner Bros et Netflix, s’est soldée par un nouveau dialogue de sourds pour ce secteur paralysé par un mouvement social historique, a annoncé le syndicat des plumes de l’industrie (WGA). Après trois mois de silence radio et l’entrée en grève des acteurs mi-juillet, scénaristes et studios ont repris les négociations début août. Mais malgré une nouvelle offre du patronat pour améliorer rémunérations et conditions de travail, et encadrer l’usage de l’intelligence artificielle, les pourparlers sont toujours dans l’impasse. La rencontre de mardi soir était «un sermon sur la qualité de leur seule et unique contre-offre», a dénoncé la WGA dans un communiqué. «Ce n’était pas une réunion pour parvenir à un accord. C’était une réunion pour nous faire céder». La présence des grands patrons Bob Iger (Disney), Donna Langley (Universal Pictures), Ted Sarandos (Netflix) et David Zaslav (Warner Bros) n’a pas suffi à réinstaurer un dialogue de qualité. Hollywood n’avait plus connu une grève simultanée des acteurs et des scénaristes depuis 1960. Ce double mouvement social coûte des millions de dollars chaque jour au secteur. Mais pour la WGA, la contre-offre des studios est pleine de «lacunes» et d’«omissions», et est insuffisante face aux «menaces existentielles» qui pèsent sur l’industrie. «Nous sommes arrivés à la table des négociations avec une offre qui répond aux préoccupations prioritaires exprimées par les scénaristes», a pour sa part estimé Carol Lombardini, la présidente de l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), qui représente le patronat. «Nous sommes profondément déterminés à mettre fin à la grève et nous espérons que la WGA travaillera dans le même sens», a-t-elle ajouté. L’AMPTP a dévoilé les éléments de sa nouvelle offre à la presse. Studios et plateformes proposent notamment d’augmenter le salaire minimum des scénaristes de 13% en l’espace de trois ans, et de partager avec le syndicat les heures de visionnage des programmes diffusés en streaming. Des chiffres d’audience jusqu’ici confidentiels.Le partage des revenus liés au streaming reste le nerf de la guerre: tout comme les acteurs, les scénaristes veulent pouvoir gagner beaucoup plus lorsqu’un de leurs films ou séries cartonne sur une plateforme, au lieu de recevoir un paiement forfaitaire quelle que soit la popularité du programme. Mais les studios proposent uniquement de restructurer ce système de rémunérations «dans le futur». En matière d’intelligence artificielle, ils proposent aux scénaristes de pouvoir retravailler des scripts initialement générés par une IA, tout en étant considéré comme l’unique auteur de ce travail et donc sans être moins rémunéré. En revanche, ils restent muets sur la possibilité d’entraîner une IA à partir de scripts existants, une ligne rouge pour la WGA.