Hélène ETZI, Directrice générale des chaînes Disney en France

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Quelle place les chaînes Disney occupent-elles aujourd’hui ?  

HÉLÈNE ETZI

Les chaînes Disney (Disney Channel, Disney Junior, Disney XD, Disney Cinemagic) occupent aujourd’hui une place grandissante dans le paysage audiovisuel français. Au sein de la Walt Disney Company France, nous travaillons depuis 4 ans de manière très transversale autour des activités «cinéma», «télévision» et «vidéo». Notre organisation est intégrée et nous réfléchissons tous ensemble. De leur côté, les chaînes Disney jouent un rôle déterminant puisque ce sont les médias les plus puissants du groupe.

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Les chaînes Disney sont le multiplexe jeunesse le plus puissant du marché. Est-ce le fruit d’un repositionnement opéré depuis plusieurs saisons ?

HÉLÈNE ETZI

C’est en effet le résultat de plusieurs années de travail. Des repositionnements ont été opérés à plusieurs moments et nous disposons aujourd’hui d’un bouquet de chaînes s’adressant à toute la famille. Chaque antenne dispose d’un positionnement très clair. D’une part, Disney Channel possède la distribution la plus large possible pour une chaîne payante en France avec 19 millions de foyers pouvant y accéder. Cette antenne nous sert de locomotive pour l’ensemble de notre offre. D’autre part, Disney Junior – 1ère chaîne sur les 4-10 ans – demeure très pertinente auprès des plus jeunes et Disney XD s’adresse aux garçons. Enfin, Disney Cinemagic a une distribution inférieure mais reste très forte sur les familles puisque c’est une chaîne cinéma. 

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L’arrivée de Disney Channel sur les «basiques» des offres ADSL a-t-elle porté ses fruits ?

HÉLÈNE ETZI

Absolument ! Nous avons eu mécaniquement plus de publicités sur Disney Channel. Et comme nous générons plus d’audience, l’espace publicitaire est mieux valorisé. Cette ouverture aux opérateurs ADSL ne nous empêche pas pour autant de bien travailler avec Canalsat qui a conservé trois de nos chaînes en exclusivité (Disney Junior, Disney XD, Disney Cinemagic).

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Pour la saison à venir, votre objectif est de conserver le leadership sur la jeunesse. Comment comptez-vous y parvenir ? 

HÉLÈNE ETZI

Nous allons tout d’abord bâtir sur le succès de nos chaînes. La force de notre offre de programmes fera la différence. Disney Channel proposera prochainement «Teen Beach Movie», dans la lignée de «High School Musical». Il y aura aussi la saison 2 de «Violetta», notre 1ère teen-novela qui a rencontré un beau succès la saison dernière. Ensuite, nous comptons repositionner Disney XD sur les garçons de 6 à 9 ans. Les études révèlent que c’est notre cœur de cible. Ce public est en adéquation avec nos séries d’animation issues du catalogue Marvel, d’acquisitions comme «Pokémon» ou de séries telles que «Philéas et Ferb». Enfin, nous continuons à investir largement sur la production française. Même si le capital de Disney est américain, nous tenons à la «french touch» de nos antennes.

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La Walt Disney Company s’appuie sur un portefeuille de 3 marques : Disney, Marvel et Star Wars.  Votre programmation va-t-elle évoluer en conséquence ?  

HÉLÈNE ETZI

Les stratégies de programmation sont remaniées très régulièrement parce que les goûts et les mentalités des enfants évoluent. La clé du succès est d’évoluer à leur rythme, et de ne jamais resté figé. Très prochainement, la marque «Star Wars» sera déclinée en films pour le cinéma, en jeux-vidéo, et en séries pour la télévision. D’ici la fin 2014, la série tv «Star Wars» devrait se retrouver sur nos chaînes françaises.

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Plus généralement, existe-t-il un avenir pour les chaînes payantes?

HÉLÈNE ETZI

Avec le déploiement des chaînes gratuites, la concurrence s’est évidemment accrue autour de la télévision payante. Mais l’arrivée de nouveaux entrants ne nous a jamais empêchés de progresser. Un travail de fond a été accompli sur la qualité de nos chaînes, de nos contenus et sur la relation créée avec notre public. Nous avons su reconstituer un écosystème entre le linéaire et le non-linéaire. Du coup, nos audiences augmentent et le temps passé sur nos antennes progresse. Peut-être que toutes les chaînes payantes n’ont pas la même force de résistance mais nous nous y sommes préparés.