Jamila YAHIA-MESSAOUD, Directrice cinéma et comportement médias à Médiamétrie

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Hier matin, Médiamétrie organisait  un hotspot intitulé «Les écrans se font un film». L’occasion de nous entretenir avec Jamila YAHIA-MESSAOUD, Directrice cinéma et comportement médias à  Médiamétrie qui nous détaille les différents enjeux liés au cinéma et à la télévision.

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Existe-t-il une corrélation entre le succès d’un film en salle et sa diffusion à la TV ?

Jamila YAHIA-MESSAOUD

Sur le panel de films que nous avons constitué, il y a clairement un lien entre la performance du film en salle et sa performance à la télévision. Au-delà de cette corrélation positive entre les deux médias, nous voyons que la télévision apporte une dimension complémentaire au film et lui permet d’être visionné par un plus grand nombre de spectateurs.

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Cinéma et télévision, les deux font la paire ?

Jamila YAHIA-MESSAOUD

Entre septembre 2012 et août 2013, plus de 1.692 films différents ont été diffusés sur les chaînes gratuites, avec près de 800.000 téléspectateurs par diffusion. Le film de cinéma est un programme qui fédère les publics et qui regroupe les membres du foyer autour de l’écran de télévision. Sur les chaînes historiques, l’offre de films est constante mais son efficacité s’est amoindrie au fil des années. En revanche, l’offre de cinéma sur la TNT est de 3,8% pour une consommation à hauteur de 9,9%. Le cinéma se consomme également en différé. Sur la saison 2012-2013, le film d’animation «Moi, moche et méchant» (diffusé en Prime sur TF1 en février 2013), a été le film le plus vu en différé avec  819.000 spectateurs.

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La consommation cinéma continue-t-elle à se déployer à travers le multi-écrans ?

Jamila YAHIA-MESSAOUD

Les spectateurs s’approprient aujourd’hui l’ensemble des fenêtres de consommation pour visionner un film. Le public se crée sa propre séance en fonction des contextes dans lesquels il va se trouver. La chronologie des médias établie entre la sortie d’un film en salle, sa distribution VOD et DVD ainsi que sa diffusion TV est aujourd’hui connue et reconnue par le public. Mais en marge de cette offre légale, nous observons une montée en charge du piratage qui va répondre, dans le cadre de la chronologie des médias, a une problématique liée à l’absence de l’offre entre le moment où le film n’est plus disponible en salle et lorsqu’il n’est pas encore rentré en exploitation vidéo. Pour 13% du public, l’absence de l’offre renforce le téléchargement illégal.

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Quels sont les enjeux futurs de la corrélation cinéma et TV ?

Jamila YAHIA-MESSAOUD

Avec le numérique et la consommation en différé des films, des opportunités sont à développer. La VOD s’installe et enregistre un nombre d’adeptes de plus en plus important. La VOD a enregistré en 2012, 60 millions d’actes payants pour au total 13,4 millions de consommateurs, ce qui représente 4,9 actes de VOD par individu. Il y aussi un positionnement à éclaircir autour de la S-VOD afin qu’elle soit mieux connue et appréciée.