Connect avec – Jean-David BLANC, fondateur et CEO de Molotov
Molotov TV lance ses Molotov TV Awards. Cette initiative, accessible à tous, vise à célébrer la créativité, la qualité de la production et les talents de la télévision française. Les lauréats seront annoncés le 1er octobre lors d’une cérémonie rassemblant les acteurs de l’audiovisuel. Tour d’horizon avec Jean-David BLANC, fondateur et CEO de Molotov.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer les Molotov TV Awards ?
Les Molotov TV Awards incarnent les valeurs de Molotov, la raison même pour laquelle nous avons créé Molotov, et l’idée fondatrice de la plateforme : faire découvrir les pépites que la télévision nous propose. Permettre à chacun d’élargir son champ de vision, d’aller au-delà des habitudes, de chercher, fouiner, trouver et d’être surpris par des programmes ou des personnalités. Montrer à tous, grâce à un outil simple, facile, ludique et accessible, la richesse et la diversité de notre télévision, reflet de notre ou de nos culture(s). Les Molotov TV Awards prolongent cette ambition : après avoir construit un outil pour découvrir et accéder plus facilement aux programmes, il s’agit aujourd’hui de les célébrer.
Comment célébrer la télévision en 2024 ?
Il y a vingt ans, les «7 d’Or» récompensaient la télévision, une période où seuls les professionnels s’attribuaient des prix entre eux. Aujourd’hui, nous avons changé la donne en permettant au public de voter en ligne (plus d’1 million de votes déjà enregistrés, ndlr). Nous ne nous attendions pas à une réaction aussi positive du public mais aussi des chaînes et des producteurs, qui sont ravis de voir la télévision revenir au centre de l’attention. À l’avenir, on s’interroge même à capter la cérémonie. Nous avons déjà été approchés par une chaîne.
Quel est le nombre actuel d’utilisateurs à Molotov ?
Nous comptons 4 millions d’utilisateurs mensuels et 400.000 abonnés payants. Au fil des années, plus de 15 millions de personnes ont utilisé notre service. On a encore une marge de manœuvre assez large en France pour déployer nos services et faire progresser le nombre d’abonnés.
Molotov a été pionnière en regroupant contenus linéaires et non linéaires. Comment envisagez-vous l’évolution de cette expérience utilisateur ?
C’est vrai qu’en lançant un service de streaming pour la télévision en 2016, tout le monde nous faisait les gros yeux. CANAL+ a suivi avec myCANAL deux ans plus tard. Aujourd’hui, le streaming est devenu la norme, adoptée par tous. Même les opérateurs télécom proposent désormais des applications logicielles pour accéder aux chaînes. En termes d’ergonomie et de navigation, Molotov continue à innover pour rapprocher les contenus des téléspectateurs. Avec la multitude d’offres disponibles, le vrai défi est de permettre aux utilisateurs de trouver facilement ce qu’ils souhaitent regarder, et de leur faire découvrir des contenus.
Sur quoi travaillez-vous ?
Sur plusieurs axes comme la découvrabilité, le social, l’intelligence artificielle et les recommandations. Nous explorons ces domaines de manière approfondie. Le maître mot est l’agrégation. Elle vise à faciliter la navigation entre toutes les plateformes. C’est ce que nous avons initié en 2016 en regroupant toutes les chaînes dans une offre globale, une idée qui a ensuite été maladroitement reprise par Salto, qui l’a proposée à un prix élevé. Le sens de l’histoire, c’est de simplifier les usages.
Depuis votre acquisition par FuboTV en 2021, avez-vous créé des synergies ?
Oui, nous avons d’abord une équipe technique commune qui nous permet de répondre aux besoins de plusieurs pays. LA vision reste la même partout, avec des outils communs de gestion de données et d’analyse, afin de mieux comprendre les usages. En revanche, le marketing est adapté localement car chaque territoire a ses spécificités.
Et produire vos propres contenus ?
Non, ce n’est pas dans notre ADN. L’objectif est de bien distribuer la télévision et d’innover dans cette direction.
Prévoyez-vous de nouvelles fonctionnalités technologiques ?
Nous allons bientôt annoncer des innovations en lien avec l’intelligence artificielle. L’objectif est de faire des analyses approfondies de ce qui se passe à la télévision pour mieux informer les spectateurs en temps réel. Sur les programmes de flux et les éditions d’information, il est difficile de savoir ce qui s’y est passé. L’idée est de permettre aux utilisateurs de retrouver facilement ce contenu en recherchant, par exemple, le nom d’un invité, un sujet spécifique, etc., et ainsi pouvoir le revoir.
Quelle est la nature de vos relations avec les éditeurs et fournisseurs de contenus ?
Depuis la disparition de Salto, nous entretenons d’excellentes relations avec toutes les chaînes. Elles souhaitent désormais être mieux distribuées et présentes sur un maximum de plateformes.