Jerry BRUCKHEIMER, Producteur – Jerry BRUCKHEIMER FILMS

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A l’occasion d’une conférence de presse organisée hier matin dans le cadre du 54ème Festival de Télévision de Monte-Carlo, Jerry BRUCKHEIMER, l’un des producteurs les plus prolifiques de l’histoire de la télévision et du cinéma, a répondu aux questions des journalistes. Focus sur son métier et sa vision du secteur.

MEDIA +

Vos différentes productions ont généré plus de 16 Mds $ de revenus dans le monde. Quels sont les éléments déterminants à la réussite d’un projet ?

Jerry BRUCKHEIMER

Aucune idée ! Je fais ce que j’aime et j’essaie de produire des films et des séries que j’ai envie de voir. C’est un critère essentiel à la réussite d’un projet. Ensuite, pour être un bon producteur, il est nécessaire, je pense, d’être un bon conteur, de respecter les talents et d’être en mesure de communiquer ses idées. Je ne sais pas comment l’industrie télévisuelle et cinématographique tend à évoluer dans l’avenir.

MEDIA +

Quel type de producteur êtes-vous ?  Quelles sont vos méthodes de travail ?

Jerry BRUCKHEIMER

Je passe énormément de temps à lire l’intégralité des scénarios et à visionner les épisodes de mes séries. J’envoie des notes à mes équipes lorsque c’est nécessaire. Mais je ne suis pas constamment sur les plateaux de tournage. Je prends beaucoup de temps pour confectionner les pilotes ainsi que la distribution des productions. Je veux que l’on sente que je suis là. Je prends part également au choix de la musique. Dès l’âge de six ans, je savais déjà que j’allais faire partie intégrante de ce monde audiovisuel.

MEDIA +

Télévision/Cinéma, quel est votre rapport à ces médias ?

Jerry BRUCKHEIMER

La grande différence entre le cinéma et la télévision concerne la vitesse de production entre ces médias. Pour le petit écran, vous devez produire rapidement. De manière générale, vous êtes tenus au courant dès décembre si une chaîne souhaite vous commander un pilote. En avril, vous tournez le numéro 0, et quelques mois plus tard, vous savez si votre projet est retenu ou pas. Pour le 7ème art, tout est beaucoup plus long. Par exemple, nous allons sortir courant juillet un film que nous avons mis 10 ans à développer. Il s’agit de «Deliver Us from Evil», inspiré d’une histoire vraie. L’histoire se déroule dans le Bronx à New York avec un policier qui enquête sur une série de crimes. Il va s’associer avec un prêtre spécialisé dans les rituels paranormaux…

MEDIA +

Entre «Flashdance», «Le Flic de Beverly Hills», ou encore «Top Gun», vous avez rencontré de nombreux  succès dans les années 1980. Comment la profession a-t-elle évolué ?

Jerry BRUCKHEIMER

Toutes les productions sont bien plus chères. Parallèlement, les spectateurs sont toujours plus à l’affût de nouveautés et de divertissements. Du coup, films et séries s’améliorent mais leur confection est de plus en plus complexe. En parlant de cinéma, nous espérons commencer un nouveau «Pirates des Caraïbes» en début d’année.

MEDIA +

Vivons-nous un âge d’or de la création originale en TV ?

Jerry BRUCKHEIMER

Oui, nous sommes dans une ère extrêmement créatrice à la télévision. Il y a beaucoup de très bonnes choses produites aux Etats-Unis, et notamment sur des supports tels que Netflix ou HBO. Cela a explosé en termes de talents et d’écriture. Avant, il y avait un gros fossé entre cinéma et télévision. Mais à ce jour, tout se mélange. Producteurs et réalisateurs font de la télévision comme s’ils faisaient du cinéma.

MEDIA +

Des évolutions sont-elles à prévoir autour de la série «Les Experts» ?

Jerry BRUCKHEIMER

Pour les 15 ans des «Experts», nous devrions opérer de petits changements. Nous suivrons certainement le fil rouge qui a fait le succès de la série mais en y ajoutant de petites innovations. En revanche, ce qui certain, c’est que nous lançons un spin-off : «CSI Cyber» avec Patricia Arquette dans le rôle titre.