«La Jeune fille sans mains», en salle mercredi

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«La Jeune fille sans mains», premier long métrage de Sébastien Laudenbach adapté d’un conte des frères Grimm, en salles mercredi, est un lm d’animation aux traits singuliers et à la fabrication atypique, que son auteur a réalisé presque tout seul. Mis en voix par les comédiens Anaïs Demoustier et Jérémie Elkaïm, présenté au Festival de Cannes dans la sélection parallèle de l’Acid, le lm raconte l’histoire d’une jeune femme, fille de meunier, privée de ses mains par la hache de son père après un pacte avec le diable. Pour échapper à un sombre destin et à celui qui l’a trahie, elle décide de fuir loin des terres arides de son enfance. Un périple au cours duquel elle va rencontrer l’amour d’un prince et reprendre goût à la vie. Réalisée avec peu de moyens (409.000 euros de budget), la graphie de ce lm est faite de tâches de couleur et de traits dessinés au pinceau. Elle évolue en pointillé et joue sur les transparences, laissant au spectateur le choix de combler les vides volontaires de l’auteur. Sébastien Laudenbach – auteur de sept court métrages et enseignant aux Arts décoratifs – est parti du postulat que l’animation, lorsqu’elle est soumise à une contrainte financière, peut faire l’économie de l’information contenue dans l’image, mais pas du mouvement. «C’est ainsi que chaque dessin, pris individuellement, est incompréhensible. Il n’acquiert un sens que lorsqu’il est animé avec les autres», explique le réalisateur de 43 ans, qui estime avoir expérimenté un langage et processus de travail singuliers, «peu utilisés dans l’animation». «Ce qui était une contrainte financière au départ est devenu un langage visuel», dit-il.