Julianne Moore: l’année de la consécration

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Julianne Moore est la 1ère à reconnaître que tout lui est arrivé tard dans la vie. Elle débute à la télévision, puis dans des films de série B dans les années 90 comme «La main sur le berceau», ou «Body», un thriller érotique avec Madonna. Puis viennent «Benny and Joon» avec Johnny Depp (1993), et sa révélation au grand public dans «Short Cuts», galerie de portraits sur la vie dans la banlieue de Los Angeles réalisée par Robert Altman. Elle tourne avec les plus grands: Louis Malle («Vanya 42e rue»), Steven Spielberg («Jurassic Park»), les frères Coen («The big Lebowski»,) Paul Thomas Anderson («Boogie Nights», dans lequel elle joue une star du porno et décroche sa 1ère nomination aux Oscars, et le culte «Magnolia»). Ce n’est qu’à 35 ans qu’elle obtient enfin son 1er grand rôle dans «Safe» (1995) de Todd Haynes, avec qui elle tournera 2 autres films. Les années 2000 la voient passer d’un genre à l’autre pour le meilleur («The hours», «A single man») ou pour le pire («Hannibal»). La cinquantaine venue, quand beaucoup d’actrices se retrouvent aux oubliettes d’Hollywood, elle s’épanouit pleinement, entre passages remarqués à la télévision (la série comique «30 Rock», etc.), comédies à succès  («Crazy stupid love», «The kids are all right»…), film d’auteur ou grosses productions («Hunger Games»). 2014 et 2015 lui offrent la consécration. Son interprétation d’une starlette envieuse et prête à tout de «Maps to the stars» lui a valu le prix d’interprétation à Cannes, ce qui fait d’elle l’une des rares artistes à avoir gagné le «grand Chelem» du cinéma, à savoir avoir les prix des trois plus grands festivals: Cannes, Berlin, Venise. Le rôle difficile d’une femme de 50 ans qui devient impotente dans «Still Alice» lui a permis de décrocher un Golden Globe, puis un SAG Awards, prélude à l’Oscar.