La Cour suprême se penche sur les limites de la liberté d’expression sur Facebook

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La Cour suprême des Etats-Unis se penche pour la première fois lundi sur la liberté d’expression sur internet, pour dire si des menaces de mort sur Facebook sont porteuses d’une intention de nuire ou protégées par la Constitution, comme une chanson de rap. «Il y a une manière de t’aimer mais des milliers de te tuer. Je n’aurai pas de repos, tant que ton corps ne sera pas en morceaux, baignant dans le sang, de ses plaies agonisant. Dépêche-toi, crève, salope!», écrivait, sur le réseau social, un mari éploré par sa séparation. Les neuf juges de la haute Cour, dont aucun ne semble avoir de compte Facebook, diront si ces propos virulents relèvent de la liberté d’expression et sont protégés à ce titre par la Constitution américaine.Arrêté et inculpé, Anthony Elonis prétend que ses messages n’avaient qu’une vertu «thérapeutique», sans jamais la moindre «intention» de tuer, et qu’ils ne constituaient donc pas «une vraie menace». Il assure en outre que sa condamnation permettrait de poursuivre toutes sortes d’auteurs dans la culture populaire, chanteurs de rap ou autres dessinateurs de bande dessinée. Pour le gouvernement Obama, au contraire, la loi interdit «les vraies menaces, définies comme des déclarations qu’une personne raisonnable peut interpréter comme l’expression sérieuse d’une intention de nuire». «Une menace d’attentat à la bombe, qui semble sérieuse, est nuisible quel que soit l’état d’esprit de celui qui la profère», écrit le gouvernement, dans son argumentaire devant la haute Cour, en réclamant que la condamnation de M. Elonis soit confirmée.