Le commissaire européen à la Justice doit rencontrer jeudi et vendredi à Dublin des responsables de Twitter et Meta

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Le commissaire européen à la Justice Didier Reynders doit rencontrer jeudi et vendredi à Dublin des responsables de Twitter et Meta, à qui il rappellera leurs obligations en matière de protection des données et de modération des contenus, a indiqué mercredi son entourage. 

Cette visite était prévue de longue date, avant les annonces de licenciements massifs au sein de ces deux géants de la tech, a-t-on précisé de même source. M. Reynders compte demander à ces plateformes de s’assurer qu’elles ont les ressources humaines nécessaires afin de respecter les règles européennes de protection des données (RGPD) ainsi que la nouvelle loi sur les Services numériques (DSA). 

Celle-ci fixe les obligations des plateformes comme le retrait rapide des contenus illicites, la transparence des algorithmes ou la lutte contre la désinformation. Le commissaire européen insistera aussi auprès de ces responsables sur la nécessité de respecter leurs engagements en matière de lutte contre les discours de haine. L’Arcom, le gendarme français des médias, a rappelé lundi à Twitter ses «obligations» dans ces domaines, exprimant sa «vive inquiétude» après l’hémorragie de départs touchant le réseau social depuis son rachat par Elon Musk. Ce dernier, qui prône une vision absolutiste de la liberté d’expression, a licencié environ la moitié des 7.500 employés du groupe. En Irlande, le commissaire rencontrera aussi la ministre de la justice, Helen McEntee. Il abordera notamment la question du manque de coopération de ce pays avec le parquet européen (EPPO). 

La cheffe de l’EPPO, Laura Kövesi, a adressé une lettre à la Commission pour se plaindre du rejet par l’Irlande de toutes les demandes de coopération judiciaire adressées par ses services. L’EPPO, qui regroupe 22 des 27 Etats membres de l’UE et dont ne fait pas partie l’Irlande, est entré en fonction en juin 2021. Il est compétent pour les fraudes affectant le budget de l’UE. Ce refus de coopérer empêche le parquet européen, qui enquête actuellement sur six dossiers transfrontaliers impliquant l’Irlande, d’avoir accès aux preuves localisées dans ce pays.