Le CSA désormais au complet suite à la validation de lanomination de Hervé Godechot

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Le Sénat a validé mercredi la nomination du journaliste de France Télévisions Hervé Godechot comme membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), parachevant le mouvement de renouvellement au sein du régulateur, désormais dirigé par Roch-Olivier Maistre. La commission de la Culture du Sénat a approuvé la nomination du journaliste, proposée par le président de la Haute assemblée Gérard Larcher, avec 26 voix pour, 3 contre et 11 abstentions. Il va donc rejoindre le collège du CSA, son instance dirigeante qui comprend en tout sept membres (trois désignés par le président du Sénat, trois par son homologue de l’Assemblée nationale, et un président nommé par le chef de l’Etat). Hervé Godechot, 51 ans, a fait l’ensemble de sa carrière à France Télévisions, et est depuis 2016 rédacteur en chef du service économie et social de France Télévisions et chroniqueur-éditorialiste pour France 3 et franceinfo. Il est également vice-président du Club français de la presse.Lors d’une audition à la commission Culture du Sénat, il s’est posé en défenseur de «toute une France des invisibles» et «des zones délaissées», de ceux qui se sentent «exclus de l’univers médiatique», et a dit vouloir oeuvrer au CSA pour une meilleure représentation de la diversité de la société à la télévision. M. Godechot, répondant au sénateur David Assouline (PS), a par ailleurs défendu sa probité, mise en cause dans un article de «Libération». Le quotidien a rapporté qu’il avait en 1997 «écopé de quelques jours de mise à pied pour avoir pris part à un système de faux JT tournés pour vanter les mérites de l’industrie pharmaceutique», et qu’il était rédacteur en chef du 19/20 de France 3 en 2014, lorsqu’un scoop concernant l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy avait été «supprimé» du journal. Dans l’affaire des faux JT, qui avaient fait scandale à l’époque, «j’ai plus été une victime collatérale qu’autre chose», a plaidé M. Godechot. «J’étais pigiste à l’époque et j’avais fait un micro-trottoir et une interview d’un médecin», sans être sous contrat avec France 3, le tout pour «150 euros», a-t-il raconté, ajoutant avoir découvert «avec tout le monde et avec stupeur» à quoi ces contenus étaient destinés quand l’affaire avait éclaté. «A l’époque il fallait chercher des responsables et comme on ne les trouvait pas, c’est tombé sur moi et quelques autres», a-t-il dit, soulignant que «s’il y avait eu le moindre doute sur ma probité et sur mon sens de la déontologie et de l’éthique, jamais je n’aurais pu faire une vingtaine d’années de carrière de manager» dans la rédaction nationale de France 3. Il a par ailleurs «assumé» d’avoir décidé de «surseoir» à la diffusion du reportage sur l’affaire des écoutes, arguant qu’il «n’était pas diffusable» en l’état.

Créé il y a 30 ans, le Conseil supérieur de l’audiovisuel est le régulateur de la télévision et de la radio, et exerce de multiples attributions, qui vont de la protection des jeunes téléspectateurs à la nomination des patrons des entreprises de l’audiovisuel public. M. Godechot va y succéder à une autre journaliste du service public, Mémona Hintermann-Afféjee. Ces dernières semaines, deux autres changements ont été entérinés au sein du régulateur: le président Olivier Schrameck, en fonction depuis 2013, a été remplacé par le magistrat à la Cour des Comptes Roch-Olivier Maistre, nommé par Emmanuel Macron, tandis que Michèle Léridon, ex-directrice de l’information de l’AFP, a succédé à Sylvie Pierre-Brossolette, ancienne journaliste politique.