Erik Izraelewicz, directeur du journal «Le Monde», a défendu jeudi sur France Inter un éditorial dans lequel il dénonce la «compromission» de Nicolas Sarkozy avec le Front National (FN), mais qui n’a pas pour autant valeur d’un engagement en faveur du candidat socialiste François Hollande. «Je l’assume totalement», a-t-il dit, interrogé sur cet éditorial dans lequel il estime notamment que le président sortant «a franchi la frontière entre compréhension et compromission» et dénonce sa stigmatisation des élites et des corps intermédiaires qui l’ont pourtant porté au pouvoir. Interrogé sur la signification de ce texte, signe ou pas d’un «engagement en faveur de François Hollande ?», il a répondu par la négative. «Nous avons dit que nous ne serions le porte-parole d’aucun candidat (…). Nous traitons l’information à travers un certain nombre de valeurs humanistes, européennes, de tolérance, d’ouverture, de respect. A chaque fois, que cela vienne de droite, de gauche, du centre ou d’ailleurs, quelque chose est contraire à ces valeurs, nous le dénonçons», a-t-il dit. «Ce n’est pas de chasser les voix du FN qui pose problème, c’est d’adopter la rhétorique, le discours du FN, les mots, les thèses du parti FN», a-t-il notamment expliqué à propos des raisons de cet éditorial. Regrettant «qu’aucun grand leader de la droite républicaine» et de l’UMP ne réagisse, M. Izraelewicz a estimé que c’est Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, qui «aurait pu, aurait dû signer cet éditorial».
