Le festival du film scientifique Pariscience s’ouvre vendredi à Paris

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«La science nous emmène dans des mondes inconnus»: tirée du film «The Most Unknown» projeté en ouverture du festival Pariscience, cette citation ne saurait mieux résumer les intentions de ce festival du film scientifique qui s’ouvre vendredi à Paris.

Des longs métrages aux vidéos YouTube, de l’astrophysique aux sciences sociales, en tout 85 films, dont 30 inédits, sont à l’affiche du festival. Pendant six jours, les spectateurs pourront notamment découvrir «Pre-Crime», un documentaire sur le big data appliqué à la prédiction des crimes, «L’odyssée interstellaires – En route vers les étoiles», où des chercheurs imaginent ce que sera une mission spatiale en 2130 ou encore «The Raft», retour sur une étude scientifique de la violence, du sexe et des comportements de groupe menée sur un bateau en 1973. Il y a 15 ans, quand est née l’association Science & Télévision à l’origine du festival, la France était à la traîne en matière de film scientifique, notamment face aux Anglo-Saxons, se souvient Fabrice Estève, président de Pariscience. «On a milité pour pousser les chaînes à diffuser plus de films scientifiques et obtenu une case hebdomadaire sur Arte puis une autre sur France 5», raconte le producteur. Qui dit programmations régulières, dit commandes: «des films sont fabriqués, des réalisateurs se forment, le public s’habitue …» Résultat: «Il y a rarement eu autant de science à la télévision. Arte, France 5, Ushuaïa TV, Science & Vie TV, Planète, RMC Découverte … en diffusent maintenant régulièrement». Cette dynamique a permis l’émergence de films moins centrés sur la pédagogie, des oeuvres plus esthétiques, à l’écriture cinématographique. A l’image du «L’Odyssée interstellaire», une production franco-australienne ayant nécessité un budget colossal et 15 ans de gestation.

Les magnifiques images du documentaire «The Most Unknown», sur des chercheurs enquêtant sur de grandes questions mystérieuses de la science, ont été tournées à 4.145 mètres sur le mont Mauna Kea de l’île d’Hawaï, à 1.000 mètres sous les mers, sur les plages de Porto Rico ou dans le désert de Black Rock au Nevada. «Les films scientifiques nécessitent des moyens de tournages importants», explique Fabrice Estève. Il faut souvent «rendre visible l’invisible» en utilisant des images de synthèses, de la microscopie électronique ou traverser la planète.

Organisées dans les locaux du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Institut de physique du globe, les projections sont gratuites (réservations conseillées sur pariscience.fr). Elles sont toutes suivies d’un débat avec un ou une scientifique spécialiste de la question abordée dans le film et, quand c’est possible, avec l’équipe du film. «Il y a de plus en plus un appétence du grand public» pour ces sujets, assure Fabrice Estève. D’autant que le festival ne reste plus uniquement dans le périmètre des sciences expérimentales mais se confronte aussi aux sciences humaines comme avec «Salam – the First *** Nobel Laureate», qui évoque la relation entre science et religion. «Fake News» et théories du complot seront également abordées avec «Les lois de l’attraction mentales», qui tenter de décrypter les mécanismes à l’origine de l’attraction qu’elles exercent sur le cerveau et «Bill Nye: Science Guy», portrait du vulgarisateur scientifique américain, qui combat jour après jour climatoseptiques et créationnistes.