Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire inaugure son navire amiral de la cybersécurité française

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Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire inaugurait mardi après-midi à la Défense le campus cyber, une tour de 26.000 mètres carrés qui doit devenir le navire amiral de la cybersécurité française en rassemblant sur un même lieu ses principaux acteurs. 

Voulu par Emmanuel Macron qui a suivi de près la réalisation du projet, le campus cyber a pour vocation d’accueillir des représentants d’acteurs très divers, de la petite start-up en cours de création à la grande entreprise, en passant par les services étatiques (Anssi, DGSI, gendarmerie et police, ministère de la Défense) et les organismes de formation. 

La tour, qui pourra accueillir de 1.600 à 1.700 personnes, ne sera pas un centre opérationnel de la cyberguerre, destiné à piloter au jour le jour les opérations de défense contre les criminels ou les services secrets. Elle doit plutôt être un lieu d’innovation, d’échanges et de projets, dans un secteur devenu stratégique avec la numérisation croissante de la société. 

Cinq des treize étages de la tour (dessinée par l’architecte Christian de Portzamparc) seront des espaces privatifs, avec des locaux réservés aux entreprises et institutions. 

L’Anssi, l’agence nationale de la sécurité informatique disposera par exemple d’un étage à elle seule, ou elle prévoit notamment d’installer son service de formation interne. Elle devrait poster à terme 80 personnes en permanence dans la tour. Les autres étages seront des étages plus collaboratifs, ou il sera possible de louer des espaces sur des grands plateaux. 

Le campus cyber disposera notamment d’un incubateur pour jeunes pousses, avec objectif de lancer une dizaine de start-up chaque année. 

Les acteurs présents dans la tour paient un loyer à la société gestionnaire de l’immeuble, une société par actions simplifiée dont 56% du capital est détenu par des acteurs privés, et 44% par l’Etat. 

Le directeur général du campus cyber est l’ancien Directeur Général d’Orange cyber défense, Michel Van Den Berghe, à qui Emmanuel Macron avait confié la mission de préparation du projet. 

Le campus cyber s’inscrit dans le plan «cybersécurité» de 1 milliard d’euros, dont 720 millions d’euros de fonds publics, annoncé par l’exécutif il y a un an. 

Le gouvernement a fixé pour objectif de parvenir en quelques années à tripler le chiffre d’affaires de la filière française de cybersécurité à 25 milliards d’euros, doubler le nombre d’emplois, et faire émerger trois licornes (société valant plus d’un milliard de dollars).