Le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, s’est dit opposé à une régulation des réseaux sociaux

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Le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, s’est dit opposé lundi à une régulation des réseaux sociaux, après que Facebook a été accusé de faire passer ses profits avant la sécurité des milliards de personnes qui utilisent ses services. 

«Je crois qu’il faut faire attention à ce qu’il n’y ait pas de régulation, que l’on fasse confiance au citoyen et que l’on s’auto-contrôle», a déclaré le dirigeant de gauche lors de sa conférence de presse quotidienne, interrogé précisément sur le cas de Facebook. 

Pour M. Lopez Obrador, une régulation de ce réseau et d’autres pourrait dégénérer en «censure». Il a rappelé que pour cette raison, il s’est toujours opposé à la suspension des comptes de l’ancien président américain Donald Trump (2017-2021) sur Facebook, Twitter et Instagram. «Je suis pour qu’il n’y ait pas de censure, pour que personne ne voie sa liberté d’expression limitée, même que les excès soient acceptés, je préfère cela à la censure», a défendu le chef de l’Etat qui compte 8,2 millions de followers sur Twitter et 7,7 millions de fans sur Facebook. 

«Une entreprise économique, aussi puissante soit-elle (…) ne peut faire taire le président d’un pays, cela ne se peut pas, c’est une atteinte, une attaque contre la liberté», a répété le président mexicain. M. Lopez Obrador a reconnu que ces questions devaient être débattues, en partant du principe que «le droit» de s’exprimer librement «doit être sauvegardé». 

«Il faut essayer de faire prendre conscience de cela, qu’il est possible d’argumenter, qu’il est possible de débattre sans agressivité, sans violence, et qu’il n’est pas nécessaire de réglementer, car qui réglemente ? Dans le cas des réseaux, lorsqu’il y a censure, il arrive que des injustices soient commises», a-t-il ajouté. 

Facebook est dans la tourmente après une série de révélations indiquant que l’entreprise ne consacre pas suffisamment de ressources pour circonscrire la désinformation et qu’elle fait passer ses profits avant ses utilisateurs. 

Aux Etats-Unis, des appels ont été lancés pour davantage de régulation de la part du gouvernement. Le Parlement européen examine actuellement un Règlement sur les services numériques («Digital Services Act», DSA). Ce dernier veut interdire aux plateformes d’utiliser les algorithmes pour promouvoir de fausses informations et des discours dangereux, avec pour les plus importantes d’entre elles une obligation de moyens pour modérer les contenus.