Les acteurs du secteur de l’audiovisuel présents au GRAND DEBAT du Festival Ecran Jeunesse

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A la suite du GRAND DEBAT organisé dans le cadre de la 1ère édition du Festival Ecran Jeunesse du 21 au 25 octobre, Christian Cappe, son fondateur et Président de l’UNION Francophone a décidé de publier un extrait du chapitre 2 du Livre Blanc, chapitre dédié au «Rayonnement de la création française d’animation et des programmes jeunesse dans un marché des diffuseurs en plein bouleversement !». Michel Abouchahla, Président d’«Ecran Total», s’est associé à cette initiative, qui a réuni Aurore Berge, Rapporteure générale de la loi de réforme de l’audiovisuel et Présidente déléguée du groupe parlementaire LREM, Pascal Rogarg, DG de la SACD, Marc du Pontavice, Président de Xilam et administrateur de AnimFrance et Hervé Michel, Président de TVFrance International. Aurore Berge a rappelé qu’avant la fin de l’année, deux directives seront adoptées pour venir renforcer le soutien aux artistes-interprètes et aux auteurs. Les plateformes qui opèrent dans notre pays devront investir un pourcentage de leur c.a. dans la production française et la production indépendante sera, elle, sanctuarisée. «La question de France 4 nous a beaucoup mobilisés. Nombre de parlementaires, de tous bords politiques, se sont exprimés pour dire leur attachement à un canal de diffusion linéaire pour les programmes jeunesse. Dans un 1er temps, nous avons obtenu ce moratoire sur France 4. Mais nous devons absolument aller plus loin et conserver une diffusion linéaire de nos programmes jeunesse, qui sont un levier essentiel de soutien à une filière d’excellence dans notre pays», a-t-elle aussi déclaré. «Je persiste à penser que le diagnostic qu’on faisait et qui a abouti à obtenir le moratoire reste toujours d’actualité. Si les arguments ont été entendus il y a quelques mois pour prolonger la chaine sur le linéaire durant un an, il n’y a pas de raison qu’ils ne puissent prévaloir pour la maintenir. Cela dit, l’audiovisuel public doit aussi développer ses offres numériques, de manière complémentaire au linéaire»,  a-t-elle répondu à la question de Michel Abouchahla sur l’hypothétique soutien de Matignon. Pascal Rogard a quant à lui réitéré sa position et celle de la SACD. «Nous espérons que, dès janvier 2021, le maintien de France 4 sera acté. Il ne peut y avoir une offre jeunesse uniquement sur le numérique. Je ne vois pas pourquoi nous laisserions l’offre jeunesse gratuite sur la TNT aux seules mains des groupes privés. J’espère que le gouvernement reviendra sur sa mesure de sursis, qui est très chiche. C’est une réponse médiocre à une question importante. J’espère même qu’il ira plus loin. J’aimerais que l’on déploie un grand programme en faveur de la création jeunesse, l’animation évidemment, mais aussi la fiction jeunesse que l’on a abandonné aux entreprises américaines». Marc du Pontavice a de son côté formulé 3 propositions majeures en rappelant qu’un certain nombre de mesures doivent être prises rapidement. «La 1ère est la souveraineté culturelle. Dans notre relation avec les plateformes, nous devons être capables de conserver la maîtrise des catalogues et de rester propriétaire des oeuvres que nous créons. Quand vous créez un catalogue, vous générez des revenus croissants. Et ces revenus vous permettent de prendre des risques et d’investir. C’est un cercle vertueux. La 2ème condition qui doit accompagner cette croissance, ce sont les moyens donnés au CNC. Quand vous négociez un contrat avec une plateforme avec 30 ou 40% du budget parce que vous avez le CNC et le crédit d’impôt, vous êtes légitime pour garder la propriété du programme. Si votre apport est moindre, votre légitimité l’est aussi. La 3ème condition est le crédit d’impôt. Aujourd’hui, il n’est pas calibré, en termes de taux ou de plafonnement, pour répondre à la demande mondiale en animation. Il doit être modifié et amélioré de façon à être plus efficace pour l’animation».