Les confidences de Meghan et Harry, une bombe pour la monarchie britannique

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Elle a pensé au suicide lorsqu’elle vivait au sein de la famille royale britannique, et la couleur de peau qu’aurait son fils inquiétait: les confidences de Meghan Markle et son mari, le prince Harry, à la télévision américaine, font l’effet d’une bombe au Royaume-Uni. Un an après la mise en retrait choc du couple et de son départ pour la Californie, ces confessions, recueillies par la star de la télévision Oprah Winfrey, dressent un portrait sombre de la monarchie britannique, cible d’un tir nourri d’accusations, de l’insensibilité au racisme. Pour les médias britanniques, la guerre est déclarée entre le duc et la duchesse de Sussex et le reste de la famille royale, qui n’avait pas réagi lundi en fin de matinée. C’est «pire» que ce à quoi s’attendait la famille royale, estime le «Times», qui comme le reste des médias, en faisait ses choux gras lundi. La monarchie aurait eu besoin d’un «gilet pare-balles» face aux «obus» lancés lors de cette interview, selon le «Telegraph». Parfois émue aux larmes, Meghan Markle s’est dit tourmentée par des pensées suicidaires et a déploré s’être vu refuser le soutien psychologique qu’elle demandait parce que ce ne serait «pas bon» pour l’image de l’institution. «Je ne voulais tout simplement plus être en vie», a ajouté l’ex-actrice américaine métisse, enceinte de son 2ème enfant, une fille, mettant son état psychologique sur le compte de la couverture agressive des médias britanniques. Elle a aussi fait état à Oprah Winfrey, qui s’est montrée incrédule et choquée, de conversations au sein de la famille royale sur la couleur de peau de son fils avant qu’il naisse. Harry, petit-fils d’Elizabeth II et 6ème dans l’ordre de succession de la couronne, a été informé «d’inquiétudes et de conversations (…) quant à savoir à quel point sa peau (serait) foncée quand il (naîtrait)», a-t-elle expliqué. Elle n’a pas donné l’identité de la ou des personnes ayant eu cet échange avec son mari, parce que «ce serait très dommageable pour elles». «C’était étrange», a dit le fils cadet de Charles et Diana au sujet de cette conversation. «J’étais sous le choc». «Nous nous attendions clairement à quelque chose de dramatique. Je pense que ces attentes ont été dépassées», a résumé Robert Hardman, journaliste royal au «Daily Mail». En Australie, pays dont Elizabeth II est la reine et où le couple a effectué une tournée quelques mois après son mariage en 2018, le «Sydney Morning Herald» souligne que l’entretien permet de donner au public américain, à qui il était principalement destiné, «le récit du duc et de la duchesse victimes d’une sombre institution victorienne». Les époux, désormais installé à Montecito (Californie), ont expliqué leur mise en retrait et leur départ pour les Etats-Unis par la conjonction d’une pression médiatique intenable et du manque de soutien de la famille royale. «Nous avons fait tout notre possible» pour rester, a affirmé le prince Harry, expliquant qu’il avait lui-même connu des troubles psychologiques lié à cette situation. Si Meghan Markle a dénoncé une «vraie campagne de dénigrement», elle a pris garde de ne pas attaquer personnellement des membres de la couronne. Harry a lui été plus loin, se disant «vraiment déçu» par son père, le prince Charles, alors qu’il traversait une période difficile. «Il y aura du travail» pour améliorer leur relation, «mais en même temps, je l’aimerai toujours». En revanche, Harry a loué la reine Elizabeth II. «Ma grand-mère et moi avons une très bonne relation et une entente», a-t-il dit. «Et j’ai un profond respect pour elle». Avant la diffusion de cet entretien choc, la monarchie avait décidé de faire front, offrant quelques heures avant l’intervention des Sussex l’image d’une famille unie lors des célébrations annuelles du Commonwealth. Harry et Meghan ont créé en Californie une fondation, Archewell, et signé de lucratifs partenariats avec Netflix et Spotify.