M6 : le projet de cession doit être scellé dans les prochains jours

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 Paralysé par la rupture de ses fiançailles avec TF1, le groupe de télévision et de radio M6 verra son sort scellé dans les prochains jours : son actionnaire doit choisir entre trois nouveaux repreneurs aux intérêts complexes, ou renoncer à son projet de vente. Les enchères montent et le suspense est à son comble depuis le dépôt il y a une semaine de trois offres pour acquérir les 48,3% détenus par l’Allemand Bertelsmann dans le groupe M6 (détenteur des chaînes M6, W9, 6ter, Gulli et Paris Première et des radios RTL, RTL2 et Fun Radio). Selon des sources concordantes, ces mêmes candidats ont tous abattu une nouvelle carte jeudi en s’engageant juridiquement. «Dans les prochaines 48 heures, Bertelsmann décidera soit d’arrêter le processus, soit d’accepter une des offres», a expliqué vendredi l’entourage d’un des repreneurs. Le lauréat sera ensuite annoncé officiellement sous 5 à 10 jours. Mais en raison d’un calendrier très contraint et des enjeux de concurrence soulevés par l’opération, «ça ne m’étonnerait pas que l’opération ne se fasse pas», estime désormais l’expert des médias Philippe Bailly. Deux offres se distinguent. La première, qui valorise la participation de Bertelsmann dans M6 autour de 1,2 milliard d’euros, provient du groupe coté de production audiovisuelle et de paris sportifs contrôlé par le Français Stéphane Courbit, associé notamment pour l’occasion à Rodolphe Saadé, le patron du géant du transport maritime CMA-CGM. Problème, le regroupement du groupe M6 avec Banijay, numéro un mondial de la production indépendante de programmes audiovisuels (dont les divertissements «Koh-Lanta» et «MasterChef» ou les séries «Peaky Blinders» ou «Black Mirror») est susceptible en France de faire monter au créneau les professionnels du secteur. Une seconde proposition est signée du milliardaire Xavier Niel (groupe Iliad), présent à la fois dans la production via le groupe Mediawan et la distribution de contenus via l’opérateur Free. L’homme d’affaires s’est associé pour l’occasion avec la famille Berlusconi qui contrôle le groupe MediaForEurope (ex-Mediaset).