René VEILLON, Directeur de la Commission du Film d’Ile-de-France

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L’Observatoire de la production audiovisuelle et cinématographique en Ile-de-France présente pour l’année 2012 des résultats contrastés qui traduisent une mutation sensible du secteur. Entretien avec Olivier-René VEILLON, Directeur de la Commission du Film d’Ile-de-France.

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En quoi considérez-vous que l’industrie cinématographique et audiovisuelle soit en mutation en Île-de-France ?

René VEILLON

Notre industrie cinématographique et audiovisuelle est en mutation dans la mesure où elle est en train de faire une place à l’international. Nous gagnons la possibilité de bénéficier de la croissance mondiale et du même coup de créer des emplois pérennes. Pour un total de 19.243 emplois permanents en 2012, l’Ile-de-France comptabilise 5.000 emplois de plus par rapport au début des années 2000. Dans le même temps, la mutation de l’industrie a un impact sur l’ensemble de l’activité. Du coup, l’enjeu est que d’autres entreprises rejoignent ce mouvement afin qu’elles aient la capacité de se développer et de financer leur production. Le développement et le financement de productions nouvelles passent par un accès à la croissance mondiale. Alors que les financements du cinéma pour la 3ème année consécutive sont en baisse en France, les acteurs qui réussissent aujourd’hui à créer des emplois permanents sont ceux qui parviennent à trouver un accès au marché international et à bénéficier d’une partie de la croissance mondiale.

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Comment l’activité internationale de la production en Île-de-France se déploie-t-elle ?

René VEILLON

Il faut faire venir l’activité internationale sur notre territoire. Le meilleur exemple s’appuie sur «Illumination Mac Guff», l’un des principaux studios de création d’effets visuels numériques en Europe qui s’occupe, à Paris, de toute la production d’animation du Studio Universal («Moi Moche et Méchant», «Le Lorax»,…). En matière de rentabilité et de compétitivité, les entreprises du secteur de l’animation et de la production exécutive pour la production internationale en Île-de-France sont remarquablement positionnées sur la scène mondiale. Elles sont en effet capables de remplir des commandes et donc de créer de l’emploi permanent, d’autant qu’il existe de très nombreuses compétences dans ce domaine qui sont maintenues grâce au régime de l’intermittence. 

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La région Île-de-France est-elle toujours aussi attractive pour la production internationale ?

René VEILLON

Elle est plus attractive que jamais puisque nous enregistrons une croissance régulière du volume de tournages étrangers, avec ou sans crédit d’impôt. Même si cette réduction d’impôt était toujours plafonnée pour l’année 2012, elle a eu son impact pour à peu près la moitié des tournages étrangers. D’autre part, nous avons aussi bénéficié de l’ouverture de nombreux sites de tournage attractifs pour les productions notamment asiatiques. Notre dialogue avec la Chine, le Japon et l’ensemble des pays d’Asie est permanent. Dans un autre domaine, la Cité du Cinéma de Luc Besson s’est imposée comme un équipement supplémentaire important pour les productions étrangères. La croissance de la région Île-de-France en matière cinématographique s’appuie à la fois sur la production internationale accueillie, et sur la production française qui dispose d’un soutien dédié.