RMC/ Rossignol / propos sur les «nègres»: le CSA demande à Bourdin de «maîtriser» son antenne

279

Le journaliste Jean-Jacques Bourdin n’a pas suffisamment «maîtrisé» l’antenne de RMC le jour où la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol a évoqué des «nègres» favorables à l’esclavage, a statué le CSA dans une décision publiée jeudi. Le Conseil a «déploré» que le journaliste qui menait l’entretien le 30 mars «ait manifesté une insuffisance de maîtrise de l’antenne» dans son émission diffusée en direct sur RMC et RMC Découverte. Laurence Rossignol avait fait un parallèle entre les femmes qui choisissent de porter des vêtements islamiques et les «nègres» qui étaient favorables à l’esclavage, avant de finalement reconnaître une «faute de langage». La ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes dénonçait le développement par certaines marques de vêtements adaptés aux traditions musulmanes comme le «burkini» (maillot de bain intégral) ou le hijab (foulard islamique). Alors que le journaliste lui faisait remarquer que certaines femmes «choisissent» de porter ces vêtements, la ministre a répondu: «Mais bien sûr. Il y a des femmes qui choisissent, il y avait des nègres afr…, des nègres américains qui étaient pour l’esclavage». Le CSA, qui avait été saisi par le Cran (Conseil représentatif des associations noires), a fait part de sa décision aux responsables de RMC et RMC Découverte et «leur a demandé d’éviter à l’avenir qu’une telle situation ne se reproduise». La radio Europe 1 a été avertie de la même façon pour des propos tenus par l’ancien président de Médecins Sans Frontières. Rony Brauman avait affirmé à l’antenne en janvier que «le port de la kippa serait symbolique d’une double affiliation religieuse et politique, voire d’une allégeance à la politique menée par l’État d’Israël», rapporte le Conseil.Le CSA a «déploré» que le journaliste David Abiker, qui menait l’entretien, «n’ait pas réagi de manière vive et explicite à de tels propos». Il a «appelé fermement l’attention des responsables d’Europe 1 sur la nécessité de mieux assurer la maîtrise de l’antenne face à de telles assertions, susceptibles d’alimenter des tensions et des antagonismes au sein de la population ou d’entraîner des attitudes de rejet ou de xénophobie». Le CSA a également annoncé qu’il avait mis en garde TF1 «en raison d’une sous-exposition marquée de l’opposition parlementaire» sur sa chaîne d’information LCI sur la période du 1er janvier au 31 mars 2016.