SFR: le CCE prêt à une action judiciaire pour éviter «un démantèlement»

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Les élus du comité central d’entreprise (CCE) de SFR, qui craignent un «démantèlement» de l’entreprise, ont mandaté le secrétaire de l’instance en vue d’une action judiciaire, selon une résolution. Dans ce texte adopté mardi à la quasi unanimité, les élus du CCE demandent à la direction de l’opérateur télécoms «de stopper l’ensemble» des «réorganisations sans lien avec la stratégie présentée» et mandatent le secrétaire «pour mettre en oeuvre toute action juridique et judiciaire (…) au respect des prérogatives de l’instance», comme l’a écrit le site Les Jours. Les deux organisations syndicales majoritaires chez l’opérateur, l’Unsa et la CFDT, ont de leur côté souligné dans une déclaration commune qu’elles n’avaient «d’autre choix que de saisir le juge», en raison de «violations manifestes» d’accords d’entreprise.Fin novembre, le CCE avait adopté une motion de défiance à l’encontre de la direction de l’opérateur, en plein bouleversement. «Y a-t-il encore un pilote dans l’avion?», demandait le CCE dans ce texte adressé au nouveau PDG de SFR Group, Alain Weill. Il pointait aussi des «réorganisations d’ampleur» en interne «sans aucune consultation préalable des instances», alors qu’un tiers des effectifs (4.000 à 5.000 salariés) du pôle télécoms a été supprimé via des départs volontaires.  Dans la résolution adoptée mardi, le CCE s’inquiète de «ce qui est considéré comme un véritable démantèlement d’un groupe prospère» et souligne que SFR a perdu «près de deux millions de clients mobiles» depuis sa reprise par Numericable (Altice) en 2014.Evoquant les réorganisations «mises en place ou projetées», objet d’un processus d’information consultation, les élus font part de leur «effarement». «Les salariés ne peuvent plus admettre cette stratégie à la petite semaine, souvent contradictoire, avec une gestion erratique des ressources humaines, qui conduit à faire que, chaque jour, des managers disparaissent des organigrammes dans des conditions d’une violence inouïe, laissant les équipes sans direction claire et sans perspectives», souligne le CCE. Après déjà une série de départs, SFR a annoncé lundi celui de son secrétaire général, Régis Turrini.Le CCE avait déjà assigné l’opérateur en justice à l’automne 2016 pour obtenir des informations sur le détail des milliers de suppressions de postes annoncées d’ici à mi-2019. Le tribunal de grande instance de Paris lui avait donné raison.