SFR : l’Etat vigilant en cas d’une éventuelle recomposition de son capital

420

La ministre chargée de l’Economie numérique, Fleur Pellerin, souligne que SFR est une entreprise stratégique et que l’Etat sera vigilant en cas d’une éventuelle recomposition de son capital, alors que les médias évoquent un possible désengagement de son actionnaire Vivendi. Le 2ème opérateur téléphonique du pays «est une entreprise sensible et stratégique pour la France», relève Mme Pellerin dans un entretien au quotidien le «Figaro» mardi, en qualifiant la société de «pépite». «L’Etat sera donc très attentif à l’évolution du capital de SFR», souligne-t-elle. «Nous ferons tout pour que cette entreprise ne finisse entre les mains d’actionnaires peu scrupuleux», ajoute-t-elle. Le «Journal du Dimanche» a évoqué cette semaine l’hypothèse d’une fusion entre SFR et le câblo-opérateur Numericable, qui est contrôlé par les fonds d’investissement anglo-saxons Cinven et Carlyle. Dans ce scénario, Vivendi, qui réfléchit à une profonde reconfiguration de son périmètre d’activité, ne conserverait que 49% du capital de la société fusionnée. L’Etat, précise la ministre, souhaite conserver quatre opérateurs majeurs sur le marché français de la téléphonie. Mais «un mariage entre Numéricable et l’un des autres opérateurs» ne réduirait pas automatiquement la concurrence car Numéricable est surtout présent dans le fixe, fait-elle valoir. Mme Pellerin se dit aussi par ailleurs très attentive «à la structure capitalistique» de Vivendi. «Il est important que la France conserve des géants mondiaux de contenus comme Universal Music ou Canal+ car nous voulons éviter que tout le «soft power» culturel soit anglo-saxon». La ministre tend par ailleurs une perche à l’opérateur téléphonique Bouygues Telecom, qui, dit-elle, est «objectivement» celui qui a le plus souffert de l’irruption de Free sur le marché du mobile. Elle se dit prête à ouvrir de nouvelles «perspectives d’investissement» au groupe, notamment en matière de fréquences, si celui-ci «reconsidère l’ampleur de son plan de départs» (556 postes concernés).