TF1 lance jeudi sa série évènement «Luther»

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Portée par le succès phénoménal de «HPI», TF1 lance jeudi sa nouvelle série événement, «Luther», un thriller adapté d’une production culte de la BBC, dans lequel Christopher Bayemi reprend l’un des plus célèbres rôles d’Idris Elba, celui d’un policier complexe et tourmenté. C’est son premier grand rôle à la télévision. Mais son visage est déjà familier aux téléspectateurs de la première chaîne, puisque Christopher Bayemi apparaissait déjà au casting de «HPI», après avoir joué au théâtre et dans plusieurs téléfilms et séries. Il jouait un légiste, le docteur Bonnemain, dans la série de TF1 qui vient de s’achever, après avoir battu des records d’audience depuis 15 ans pour une fiction française. Avec «Luther», c’est la consécration pour l’acteur de 34 ans qui s’est lancé il y a quelques années seulement sur les planches, quand sa carrière d’athlète et d’éducateur sportif fut «totalement stoppée» par une grave blessure, suivie d’une longue rééducation physique et psychologique. «Je voulais retrouver quelque chose d’aussi puissant en termes d’émotion que ce que j’avais connu avec le sport», raconte celui qui incarne Théo Luther, un enquêteur hors pair qui traque des tueurs redoutables. Un rôle tenu par Idris Elba dans la série de la BBC lancée en 2010. Le rôle fascinait Christopher Bayemi «bien avant d’être dans les petits papiers de TF1». «J’avais découvert Idris Elba à travers cette série», plusieurs années après qu’il ait crevé l’écran outre- Atlantique dans une autre série passée à la postérité, «The Wire», explique-t-il. «On me demande souvent si ça me met la pression de reprendre ce rôle» qui a contribué à faire d’Elba une star internationale. «J’ai pris ça comme un honneur et comme une chance de pouvoir perpétuer ce personnage qui, j’espère, deviendra récurrent, car c’est l’archétype du héros». Un héros aussi séduisant qu’ambivalent, parfois colérique et violent… «Luther c’est un justicier puissant, dynamique, avec une sorte de sixième sens: son intellect qui lui permet de démonter les mécanismes psychologiques des criminels, et qui est manipulateur à sa façon, comme un joueur d’échecs. Mais c’est un personnage «borderline», tourmenté par son passé et ses trauma», décrypte l’acteur. Le héros de la série est parfois tenté de franchir la ligne rouge, mais toujours au nom du Bien. «Luther» dénote par rapport aux autres fictions policières, avec son atmosphère où le Grand Paris prend des allures de Gotham City (la ville de Batman), ses intrigues pleines de manipulations et son scénario qui place le héros en difficulté dès le départ. 

«C’est assez différent des trames narratives classiques. Le personnage principal est très fort, mais dès le premier épisode, il va chuter; et on va voir comment, avec sa nature très empathique et sensible, il va parvenir à se relever», raconte Christopher Bayemi. Outre l’honneur de reprendre ce rôle majeur, l’acteur, dont la famille est originaire du Cameroun, se dit «très fier d’être sur la 1ère chaîne, d’être Noir et de représenter un style de personnes qui existent dans cette France», alors que le petit écran est encore loin de refléter toute la diversité de la société. Qui plus est à un horaire très exposé, et avec un personnage loin des stéréotypes. A ses débuts dans le métier, Christopher Bayemi passait des castings pour «l’homme de ménage ou le gars de la cité», raconte-t-il. Un rôle de premier plan, dans une telle série, «c’est important». «Quand on voit des gens qui vous ressemblent, on se dit qu’on peut faire partie de ce monde aussi, qu’on peut exister dans le champ culturel», dit Christopher Bayemi. «La place que j’ai aujourd’hui peut peut-être donner des envies et susciter des vocations».