TF1: Nonce Paolini dit sa confiance en l’avenir de la télévision

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Nonce Paolini, PDG depuis huit ans de TF1, premier groupe du secteur, a dit sa confiance jeudi en l’avenir de la télévision en quittant le groupe où il sera remplacé par Gilles Pélisson, ancien patron d’Eurodisney, Accor et Bouygues Telecom. «Je pense qu’en 2020 on sera encore là», «la force des contenus a une valeur déterminante», a déclaré le patron sortant, interrogé sur le développement de la télévision en ligne qui menace le modèle économique des groupes de télévision. «Les fameux Gafa (les géants de l’internet Google, Apple, Facebook ou Amazon ndlr) ne rêvent que d’une chose, de faire de la télévision!», a-t-il lancé au cours d’une conférence de présentation des résultats du groupe. Nonce Paolini a souligné devant des analystes laisser à Gilles Pélisson «un groupe en ordre de marche». «Il faut que vous ayez confiance dans ce groupe, on a pris des vagues successives mais on est toujours là», a-t-il souligné. TF1 premier groupe français du secteur, a publié jeudi des résultats annuels 2015 en léger recul.Le groupe a vu son bénéfice net divisé par quatre, à 103,3 millions d’euros, mais c’est en raison d’une forte plus-value l’année précédente pour la cession des 51% détenus dans Eurosport à Discovery Communications. Si on enlève cette opération, le bénéfice net est inchangé, à 99 millions d’euros. Le chiffre d’affaires a reculé de 4,2% à 2 milliards d’euros, année marquée par des audiences en retrait après deux années de hausse, même si le groupe monopolise 98 des meilleures audiences de l’an dernier sur 100. Indicateur-clé, les recettes publicitaires se sont repliées de 1,4% à 1,55 milliard d’euros, tandis que les autres activités du groupe reculaient de 12,8% à 450 millions d’euros. Ces dernières ont notamment pâti de «reventes de droits sportifs d’un montant plus faible au titre de la Coupe du monde de rugby en 2015 que celui des droits de la Coupe du monde de football en 2014». Le chiffre d’affaires publicitaire des quatre chaînes en clair a légèrement reculé de 0,5% sur un an. Celui-ci a été affecté négativement au quatrième trimestre 2015 «par l’actualité en France (les attentats du 13 novembre, ndlr), qui a provoqué un retrait des investissements publicitaires fin novembre et début décembre». TF1 souligne que 16,8 millions d’euros avaient été comptabilisés au titre des coûts d’adaptation du pôle de l’information, «principalement liés à l’arrêt de la version papier de Metronews». Nonce Paolini, qui quitte jeudi à 67 ans la présidence de TF1, remplacé par Gilles Pélisson, 58 ans, aura vécu l’effritement de l’audience de TF1 grignotée par l’émergence de la TNT. Les derniers succès de l’ère Paolini auront été l’obtention du passage en clair de la chaîne d’information LCI, autorisé en décembre par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, et l’acquisition, finalisée mercredi, de 70% du capital de la société de production Newen, connue notamment pour le feuilleton à succès de France 3 «Plus belle la vie». Pour 2016, TF1 a publié des prévisions très prudentes, s’attendant à un marché publicitaire similaire à celui de 2015, ce qui a fait chuter son cours de bourse.