«TV Magazine»: 2 successeurs naissent de ses cendres

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«TV Magazine» est mort mais a fait des petits… Après la fin de l’emblématique supplément hebdo de télévision, deux successeurs naissent de ses cendres vendredi, avec une même ambition: guider le lecteur dans la jungle des programmes, rendue encore plus touffue par les plateformes. Le premier s’appelle «Diverto». Ce supplément week-end est lancé par 52 journaux de presse quotidienne régionale (PQR), qui distribuaient auparavant «TV Magazine» et ont rompu l’an passé leur contrat avec le propriétaire du titre, «Le Figaro». En réaction, ce dernier s’est associé à un autre quotidien national, «Le Parisien», pour publier leur propre supplément week-end («Le Figaro TV Magazine»/ «Le Parisien TV Magazine»). Il reprend le logo rouge de son prédécesseur en le modernisant. «Diverto», que certains journaux régionaux ont commencé à distribuer mercredi, sera diffusé à 3,5 millions d’exemplaires et «Le Figaro/Le Parisien TV Magazine» à 530.000. Ces deux nouveaux venus l’assurent: en succédant au vénérable «TV Magazine», lancé en 1987 par le groupe Hersant et fusionné avec «TV Hebdo» en 2009, ils veulent s’adapter aux nouveaux usages de la télé. «Selon nos études, plus de 50% de nos lecteurs de PQR sont abonnés à une plateforme de vidéo à la demande payante, un usage qui ne fait que croître», dit Antoine Daccord, directeur exécutif de «Diverto». Ce journal parlera donc de «la télé au sens large», qui se regarde aussi sur les smartphones. En plus de la traditionnelle grille (43 pages, la moitié du magazine), de nouvelles rubriques sont dédiées aux plateformes, payantes (Netflix, Amazon Prime Video, Disney+…) comme gratuites (Arte, France Télévisions, MYTF1…). «En PQR on a un lectorat très varié, donc il y a tous les usages», souligne M. Daccord. Pour que chacun y trouve son compte, «on fait attention à avoir un équilibre entre les contenus linéaires (en direct, ndlr) et non-linéaires, et entre gratuit et payant». Même si l’usage classique de la télé baisse continuellement, «les écrans au global n’ont jamais été autant consommés, et de façon hyper fragmentée», insiste le dirigeant. Ainsi, selon les chiffres de Mediamétrie dévoilés lundi, la durée d’écoute quotidienne de la télé a atteint un plancher en 2022 (03h26 contre 03h40 en 2019). Mais dans le même temps, le replay a progressé de 16%, et on attend l’arrivée en France de nouvelles plateformes. Pour M. Daccord, «le rôle de guide et de prescripteur» n’a donc «jamais été aussi utile», pour aider le lecteur à répondre à cette question: «Qu’est-ce que je regarde ce soir ?». Même constat au «Figaro TV Magazine». «Une étude a montré que nos lecteurs veulent des recommandations, de la prescription dans la forêt amazonienne des programmes», explique son rédacteur en chef, François Aubel. Là encore, cela passe par les nouveaux usages: «En ouverture du magazine, on fait une sélection du meilleur de l’ensemble des plateformes». M. Aubel dit avoir voulu faire un journal «plus exigeant, avec des enquêtes, du portrait fouillé et du reportage», pour «une montée en gamme» par rapport à l’ancien «TV Magazine». Ce titre est conçu par 17 journalistes regroupés dans le nouveau «Pôle écrans» du Figaro, qui alimente également le quotidien et le site tvmag.com. Parmi eux, cinq viennent de l’ancien «TV Magazine». «Diverto», lui, fonctionne avec une rédaction «d’une quinzaine de personnes», selon M. Daccord. En plus du magazine papier, son offre se décline sur le site diverto.tv, qui vise 2 millions de visiteurs uniques par mois la première année. Au total, la France compte une dizaine de magazines télé, dont «Télé 7 Jours» (845.000 exemplaires l’an dernier, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), «Télé Z» (708.000) ou «Télé Star» (587.000). Contrairement aux 2 nouveaux venus, ils sont vendus à part et pas comme supplément d’autres journaux.