Ukraine: le géant indien des logiciels Infosys, au centre d’une polémique, se retire de la Russie

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Le géant indien des logiciels Infosys, au centre d’une polémique, a annoncé mercredi qu’il «transférait» ses activités en Russie hors de ce pays, en raison du conflit en Ukraine.
Infosys a fait cette annonce au moment même où le ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, est critiqué pour la participation d’environ 1 milliard de dollars détenue par son épouse Akshata Murty dans cette société indienne cofondée par son père, N.R. Narayana Murthy, et dont la capitalisation boursière s’élève à 100 milliards de dollars.
Le chancelier de l’Echiquier et son épouse sont accusés de tirer profit des activités d’Infosys en Russie, et ce malgré les sanctions occidentales imposées à Moscou après l’invasion de l’Ukraine le 24 février.
«Compte tenu de la situation dans la région, nous avons commencé à transférer toutes nos activités en Russie hors de la Russie», a annoncé en conférence de presse le patron d’Infosys, Salil Parekh. «Nous n’avons actuellement aucun lien commercial avec des clients russes et nous n’avons aucun projet en ce sens», a-t-il insisté.
M. Parekh n’a en revanche fait «aucun commentaire sur la participation de tel ou tel actionnaire individuel» dans le groupe. Sous le feu des critiques, Infosys avait tenté dans un premier temps de minimiser l’importance de ses relations commerciales avec la Russie: «Infosys a une petite équipe basée en Russie qui fournit des services à des clients internationaux sur place», avait-il expliqué dans un communiqué le 25 mars.
Le géant indien a aussi précisé avoir consacré un million de dollars à l’aide aux victimes de la guerre en Ukraine.
Les biens du Chancelier de l’Echiquier et de son épouse suscitent de nombreuses questions en Grande-Bretagne alors qu’il fait partie à 41 ans des potentiels successeurs de Boris Johnson au 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre britannique.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Inde s’est abstenue lors des votes aux Nations unies pour condamner la Russie, dont elle continue d’acheter le pétrole. Les liens entre les deux pays sont étroits et remontent à la Guerre froide.
L’armée indienne dépend notamment toujours de la Russie pour son équipement. Lors d’un de ses rares voyages à l’étranger, le président russe Vladimir Poutine s’était rendu en Inde en décembre 2021, saluant «une grande puissance, une nation amie dont l’amitié a subi l’épreuve du temps».