Un documentaire de Brice Gravelle sur l’iconoclaste patron de l’enseigne de bazar GiFi, Philippe Ginestet, en salle mercredi

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Intrigué par le «paternalisme totalement assumé» de l’iconoclaste patron de l’enseigne de bazar GiFi Philippe Ginestet, le réalisateur Brice Gravelle lui a consacré un documentaire qui sort mercredi en France. «Des idées de génie?», s’interroge le film sous-titré «dans les bagages d’un grand patron», parodiant le slogan de cet acteur majeur du secteur du bazar.

Fondé en 1981 par Philippe Ginestet et basé à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), GiFi a ouvert en avril son 600e magasin en Europe et pèse 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, employant plus de 10.000 personnes, rapportait alors le média spécialisé LSA.

«C’est rare qu’un patron ouvre ses portes et dévoile les coulisses de son management, il n’y a pas de documentaire équivalent et c’est ça qui nous semblait intéressant», a expliqué mardi son réalisateur Brice Gravelle. Le film a été produit par la coopérative «Les Mutins de Pangée», qui s’intéresse notamment «aux questions de lutte des classes, de lutte ouvrière». Sur une période de deux ans et demi, le réalisateur a pu inscrire ses pas dans ceux de cet «autodidacte devenu milliardaire», ancien marchand de chevaux classé par le magazine Challenges au 147e rang des fortunes françaises en 2023. Seule condition posée par le patron également actif dans l’immobilier: pouvoir visionner le film avant sa sortie en salle. Voyage en jet privé ou en yacht, «séminaires» avec les salariés de ses magasins GiFi les mieux considérés dans un chalet alpin à Megève (Haute-Savoie), sessions de ski ou tournoi de poker…

Avec un «paternalisme totalement assumé», Philippe Ginestet «a créé un groupe sur la base de récompenses», avec une méthode «qui apparaît redoutable pour motiver les salariés», observe Brice Gravelle, évoquant un dirigeant qui semble «sincèrement convaincu qu’il fait le bien et qu’il aide les gens».

Le documentaire revient en outre sur la reprise de l’emblématique de Tati par GiFi en 2017. Le groupe avait repris 109 magasins et 1.428 salariés, avec la promesse de maintenir l’enseigne, mais n’a pas réussi à redresser l’activité. Même l’emblématique magasin de Barbès à Paris a dû fermer définitivement après l’épidémie de Covid-19.

Le documentaire précise que la grande majorité des salariés de Tati ont été reclassés au sein du groupe GiFi.