Une grève mardi perturbe chaînes de TV et radios publiques

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Les programmes de France Inter, France Info, France Culture, France Musique, Fip, France 2 (très partiellement) et France 3 étaient perturbés mardi par un mouvement de grève à France Télévisions et Radio France visant à protester contre les restrictions budgétaires en 2013. Ces grèves ont été initiées par les syndicats CGT de Radio France, ainsi que CGT et FO de France Télévisions, alors que le gouvernement a annoncé vendredi une baisse des ressources publiques de 2,3% à 2,453 milliards pour France Télévisions et de 0,5% à 611,7 millions pour Radio France. Le taux de grévistes était de 5% à Radio France et de 18,9% à France Télévisions, selon les directions respectives des deux groupes. La CGT France Télévisions évoque 30% de grévistes. Paradoxalement c’est à Radio France que le mouvement était le plus «entendu». A France 2, la première chaîne de France Télévisions, on notait très peu de perturbations. Un best-off était prévu pour l’émission «On ne demande qu’à en rire» diffusée en fin d’après-midi, et une rediffusion du magazine «C’est au programme» dans la matinée. Sur France 3, le JT était en tout-images. France 4, France 5 et France ô n’étaient pas touchées. «La réduction inédite du budget équivaut à un montant situé dans la fourchette de 75 millions à 102 millions. C’est insupportable pour nous», a commenté Marc Chauvelot, secrétaire général du SNRT-CGT. Cette baisse, ajoutée à un retard des recettes publicitaires d’une soixantaine d’euros, fait craindre aux syndicats une dégradation du service et un «plan social». Rémy Pflimlin, le PDG de France Télévisions, refuse d’utiliser le terme de «plan social». Toutefois, il a prévenu ses 10.000 salariés qu’il pourrait aller plus loin que la réduction des effectifs de 5% prévue pour la période 2011-2015 dans le cadre du contrat d’objectifs et de moyens (COM) signé en 2011 entre France Télévisions et l’Etat actionnaire. Les craintes portent aussi sur France 3 et ses 4.000 salariés, dont les audiences sont à la peine, qui pourraient pâtir d’un plan d’économies. M. Pflimlin se retrouve dans une situation d’autant plus complexe que dans ce contexte de baisse des moyens, la ministre de la Communication, Aurélie Filippetti, a prévenu lundi que France Télévisions devait arrêter la «course à l’audimat». Tout en soulignant que ce ne sont pas «forcément plus de crédits budgétaires qui sont les garants d’une amélioration de la qualité des programmes». Côté Radio France, à France Inter, les programmes étaient perturbés, tout comme à France Musique, Fip, France Culture et France Info. A France Bleu, six antennes locales sont affectées: Gard-Lozère, Hérault, Pays de Savoie, pays d’Auvergne, Picardie et Provence, alors que France Bleu national n’est pas touchée par le mouvement. Les tranches d’information habituelles ont été remplacées par des plages musicales et des messages sont diffusés sur les ondes, exprimant des excuses pour ces perturbations. «Nos craintes vont au-delà du budget 2013», a expliqué une permanente de la CGT Radio France, qui n’a pas de secrétaire général. «Recours abusif aux CDD, non remplacement des départs à la retraite, suppression des directs sur France Inter la nuit, locaux inadaptés à cause des travaux à Radio France», a-t-elle énuméré, sous le couvert de l’anonymat. Une manifestation des syndicats qui ont appelé au mouvement de grève était prévue dans l’après-midi devant le Sénat et des sénateurs de tous bords devaient les recevoir. Cette manifestation intervient à quelques heures d’un débat nocturne au Sénat sur la loi audiovisuelle de 2009 (qui a interdit la publicité à France Télévisions après 20H00) et laquelle va participer Mme Filippetti.