Le n°1 mondial de la musique en ligne, Spotify, a annoncé avoir atteint 15 millions d’utilisateurs payants. Pour nous en parler, média+ s’est entretenu avec Yann THEBAULT, Directeur général France et Europe du Sud de Spotify.
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Spotify est en très bonne forme. Comment analysez-vous cette expansion ?
Yann THEBAULT
Spotify est une plateforme d’écoute accessible à tous avec un modèle «Freemium». On peut y accéder gratuitement sur tous les appareils, et vous pouvez également vous abonner pour aller plus loin dans l’expérience musicale. La partie gratuite de notre plateforme est monétisée grâce à la publicité audio, les bannières ainsi que les vidéos. Toutes les maisons de disques sont partenaires de Spotify. 30 millions de titres sont disponibles au sein de notre plateforme. Cela représente 300.000 labels indépendants. Dans le monde, 60 millions de personnes se connectent au moins une fois par mois sur Spotify. Parmi eux, 15 millions d’abonnés payants. Et depuis novembre, 2,5 millions d’abonnés supplémentaires ont été enregistrés. Nous avons un cœur de cible situé entre 15 et 34 ans. Sur la base des abonnés payants, la majorité est âgée de moins de 27 ans. C’est une catégorie de personnes élevées avec le piratage que nous avons réussi à convertir sur la partie payante. Dans tous les territoires, nous constatons un engouement pour l’écoute sur mobile. En France, les revenus issus du streaming ont dépassé ceux du téléchargement. Pour l’industrie musicale, c’est très encourageant.
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Le passage à l’acte d’achat se fait-il de plus en plus facilement ?
Yann THEBAULT
Absolument ! 80% de nos membres payants proviennent du mode gratuit. L’accès au catalogue musical est le même pour tous les types d’abonnements. Mais ce qui pousse les consommateurs à passer sur le mode payant, c’est une expérience plus approfondie, et notamment la possibilité de synchroniser les playlists en mode «hors connexion». On voit très nettement que l’utilisation sur mobile se développe à vitesse grand V. Cela correspond aux usages, aux demandes de nos consommateurs. Ils veulent pouvoir écouter leur musique et y accéder librement, partout où ils veulent, quand ils veulent.
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Comment s’articulent les partages de revenus entre Spotify et les artistes ?
Yann THEBAULT
Aujourd’hui, nous reversons 70% de nos revenus aux différents ayant-droits, maisons de disques et représentants d’artistes. Cela représente 2 milliards de dollars depuis la création de Spotify dont 1 milliard sur l’année 2014. Nous avons un modèle équitable qui nous permet de pouvoir satisfaire le public et bien sûr l’industrie musicale. Nous avons un modèle qui lutte avant tout contre le piratage.
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Quels sont vos chantiers stratégiques en 2015 ?
Yann THEBAULT
Nous avons 3 préoccupations : la recommandation musicale, l’innovation et l’expansion internationale. Autre enjeu, l’accompagnement d’artistes. Faire découvrir de nouveaux interprètes au public fait partie de notre ADN. Nous avons d’ailleurs un programme qui s’appelle «Spotlight» qui nous permet de faire émerger des talents musicaux. Dans cette lignée, Spotify s’associe cette année au «Prix Talent W9».
